Le soja, toujours indispensable à l’équilibre des rations des animaux, cède du terrain aux tourteaux de colza et de tournesol, qui ont l’avantage d’être produits en Europe.
Les faucheurs volontaires qui ont manifesté sur le port de Lorient vendredi dernier et tenté, au même moment, d’empêcher le tenue de l’AG de Nutrinoé (entreprises bretonnes de la nutrition animale) au Space, auraient dû écouter Hervé Vasseur, président des fabricants d’aliments, présentant le bilan de l’année 2013. Le tourteau de soja importé se fait tailler des croupières par ceux de colza et de tournesol, majoritairement produits en Europe. Les entreprises de nutrition animale incorporent désormais autant de colza et de tournesol que de soja dans les aliments. « Depuis 2003, la consommation de tourteau de soja a baissé de 35 % au profit du colza (+ 120 %), du tournesol (+ 38 %) et des drèches ».
[caption id= »attachment_5541″ align= »aligncenter » width= »300″] Les incorporations de tourteaux depuis 2003 dans les aliments composés, en Bretagne.[/caption]
La part du soja dans la totalité des protéines végétales consommées en nutrition animale est même relativement faible en France, par rapport à nos voisins européens. 14 % en France, 21 % en Allemagne, 31 % en Espagne ou 37 % aux Pays-Bas. Certes, les ¾ des volumes de soja arrivant dans les ports bretons sont OGM, mais la tendance est à l’augmentation de l’autonomie en protéines. « La France est excédentaire en protéines », corrige même Hervé Vasseur, un brin provocateur, faisant référence aux protéines contenues dans les céréales exportées. Les tourteaux restent néanmoins indispensables pour équilibrer les rations des animaux. La substitution du soja ne restera que partielle. Le taux d’incorporation des tourteaux de colza reste limité pour des raisons de digestibilité et de profil différent des acides aminés. Bernard Laurent