Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie… Agriculture au féminin organise un nouveau rendez-vous d’information et de débat sur le recours aux méthodes alternatives en santé animale, ainsi que sur le bon usage des antibiotiques. Ouvert à tous, « aux femmes comme aux hommes. »
« L’objectif de cette journée est de faire un zoom sur les médecines alternatives en élevage avec des intervenants spécialistes à qui nous demandons de rendre le savoir accessible à tous. Comme par exemple la vétérinaire Véréna Hantraye-Curvers qui a 25 ans d’expérience dans la pratique de l’homéopathie, notamment en production bovine, mais également en porc », explique Nabila Gain, de la Chambre d’agriculture.
S’interroger sur ses pratiques
Homéopathie, phytothérapie, aromathérapie… Ces approches sont finalement encore assez peu vulgarisées. « En porc, l’homéo est peu utilisée. Il y a encore du travail à faire », confirme Chantale, éleveuse. À ses côtés, Sylvie Tranchevent avoue recourir pour son troupeau laitier « à de l’argile, des crèmes à base de plantes sur l’inflammation des mamelles. Après, tout dépend de la sensibilité de chacun. Il faut peut-être avoir la fibre pour s’engager davantage. Mais cette réunion doit au moins amener à s’interroger sur ses pratiques et les autres possibilités qui peuvent exister. » Myriam, agricultrice également, souligne aussi la difficulté de mettre en œuvre ces médecines alternatives. « Ça ne s’improvise pas. » Félix Mahé du GDS Bretagne rappelle d’ailleurs, « une fois qu’on a découvert tout ce qui existe en rayon », la nécessité de suivre des formations avant de se lancer. D’autant que pour certaines approches, le cadre juridique précise les droits et obligations de l’éleveur ou ne le fait pas encore. Il existe ainsi des zones de flou, mais aussi des voix qui s’opposent.
En pratique
La journée Agriculture au féminin se déroulera mardi 23 septembre de 10 h à 17 h. En matinée, seront présentés le plan Éco-Antibio 2012-2017, les grands principes de la biosécurité, l’histoire de l’utilisation de l’homéopathie pour mieux saisir son mode de fonctionnement. Des éleveurs témoigneront de leurs pratiques et expériences. L’après-midi, des ateliers en petits groupes seront organisés afin de développer l’homéopathie, les biosécurités en élevage (bovin, porcin et avicole). À partir de cas concrets, les participants réaliseront des autodiagnostics pour mettre en place les protocoles à suivre, dans le souci de rationnaliser les traitements, notamment antibiotiques. En partenariat avec le GDS, le pôle recherche appliquée de la Chambre d’agriculture de Bretagne… Infos : 06 79 08 72 93.
Acquérir connaissances et compétences
« Nos journées d’information Agriculture au féminin peuvent servir de point de départ dans sa réflexion sur cette thématique cette fois-ci ou bien d’autres encore à l’occasion de nos rendez-vous. Elles sont là pour offrir des grilles de lecture de son métier », précise Nabila Gain. Myriam souligne d’ailleurs leur importance pour elle après 10 ans d’expérience professionnelle dans le médical : « À la base, je ne connais rien aux vaches. Ces rassemblements sont importants pour moi pour acquérir des connaissances et même avoir des arguments face à un associé. » Pour le groupe, c’est également l’occasion pour les femmes engagées sur les exploitations « de se rencontrer, d’échanger, de s’exprimer et de gagner en compétences » sur les missions spécifiques qui leur sont confiées sur l’élevage. « Oui, il faut savoir prendre du temps pour soi à l’extérieur, sinon on peut facilement être au boulot du matin au soir. Beaucoup de femmes se chargent de la comptabilité, et pourtant, l’hiver dernier je n’en ai pas croisées souvent aux réunions sur la Pac », renchérit Sylvie Tranchevent qui espère pourtant une belle participation des « garçons » à la journée pour alimenter le débat. Toma Dagorn