Le groupement Aveltis met en avant l’importance des projets et des investissements pour rester compétitif, et insiste sur l’impact de la filière porc sur l’emploi en Bretagne.
« Il faut sortir des idées noires ambiantes et de la crise existante. Il y a de l’avenir pour la production porcine en Bretagne. Il est important pour la motivation de nos éleveurs de ne pas verser dans le pessimisme permanent. Nous restons tout de même pragmatiques sur les réalités économiques de notre production », lance Philippe Bizien, président d’Aveltis, lors de la réunion de rentrée du groupement de producteur qui s’est déroulée vendredi 5 septembre chez Gaël et Catherine Eouzan, éleveurs à Pordic (22). Les 26 millions d’euros qui ont été investis, en 2013, par les éleveurs du groupement dans le secteur du bâtiment est la meilleure preuve que la coopérative et les producteurs ont confiance en l’avenir.
Des travaux qui s’étalent de 2009 à 2014
« Les investissements faits dans du non productif ont mis un frein aux autres investissements dans nos élevages. Cela explique le retard que nous avons pris au niveau de nos bâtiments », explique Gaël Eouzan, agriculteur. À partir de 2009, les éleveurs de Pordic ont entrepris des travaux en construisant des bâtiments pour le post sevrage et l’engraissements. L’objectif était de rapatrier les engraissements à façon sur le site d’exploitation. « En 2010 et 2011, nous avons construit le hangar nécessaire pour le traitement du phosphore et le nouveau bassin de stockage de lisier. Nous avons enchaîné, en 2012, sur la mise aux normes bien-être. Et deux ans plus tard, place à la construction des silos de stockage pour optimiser la valorisation des céréales à la ferme », décrivent les éleveurs.
Comme 70 % des coûts de production sont liés à l’alimentation, les agriculteurs ont misé sur la rénovation de la FAF pour réaliser des économies. Ils y ont investi 300 000 € et augmenté leur capacité de stockage de 1 500 tonnes. « Nos 40 ha de céréales couvrent seulement 10 % de la consommation annuelle des porcs. Les 90 % restants sont achetés à des éleveurs voisins. Nous n’achetons plus d’aliment du commerce. » Les éleveurs estiment économiser de 30 à 40 €/t sur le coût alimentaire grâce à la FAF.
Des projets qui favorisent l’emploi local
Le président du groupement insiste sur les axes qui permettent de pérenniser les exploitations : « Tout d’abord le conseil technique et ensuite nos différents services qui accompagnent les éleveurs sur les dossiers environnement, bâtiment et transmission. Le but est de mettre les producteurs sur des voies de projets plus structurants pour les élevages. » Thierry Gallou, directeur de la coopérative affiche l’objectif d’un projet par adhérent dans les années qui viennent. Et Philippe Bizien d’ajouter : « les éleveurs qui ont investi ne sont pas en situation économique critique car ils améliorent leurs leviers techniques. » Ces projets ont des retombées directes sur l’emploi de notre région. « Lors de notre dernier investissement, le chantier a duré 2 mois et c’est 30 à 40 ouvriers qui ont travaillé ici sur cette période », témoigne Gaël Eouzan. Le groupement a estimé qu’un élevage investissant 2 millions d’euros sur 1 an engendre du travail à temps plein pour 15 personnes. Nicolas Goualan