La conjoncture météo permet de réaliser des semis de qualité, avec une année précoce au niveau récolte des maïs.
La météo peut s’avérer parfois capricieuse certaines années. Ce n’est pas le cas en ce début d’automne, car les chantiers d’ensilage s’opèrent dans des conditions sèches. La précocité de récolte rencontrée en cette saison ouvre rapidement les parcelles pour des semis de céréales hâtifs. « Les semis d’orge ont démarré dans certains secteurs. Il faut toutefois être vigilant. Les températures douces sont favorables au développement des pucerons, eux-mêmes vecteurs de jaunisse nanisante de l’orge (JNO). L’insecte va en effet inoculer le virus à la plantule en piquant ses feuilles. Seul remède : l’observation. Nous conseillons fortement de consulter les bulletins de santé du végétal qui publient les résultats de comptages hebdomadaires », commente Sophie Bourhis, conseillère agronomie à la Chambre d’agriculture du Finistère. Les semis plus avancés dans l’année, durant le mois de novembre, seront plus à l’abri de cette maladie.
Labour, TCS ou semis direct
Chacun décide de l’itinéraire technique habituel pour les semis de céréales. « Avec les bonnes conditions connues en ce moment, il est intéressant de semer sans labour, en techniques culturales simplifiées. Des économies de temps et de carburant peuvent ainsi être réalisées. Nous sommes en avance sur les chantiers, et les sols ne sont souvent pas compactés par la récolte d’ensilage. Il faut en profiter », indique la conseillère. Des semis sur un sol non tassé permettent un meilleur enracinement de la culture, qui assurera son alimentation hydrique et minérale. Les céréales semées en direct profitent également de cette précocité météo. Avec une minéralisation moindre due à un non travail du sol, la graine doit être déposée au plus tôt dans le sol.
Adapter la densité à la date de semis
Les densités de semis évoluent suivant plusieurs facteurs. La date de semis n’est pas le seul critère à prendre en compte. La localisation de la parcelle, le type de sol, avec son pourcentage de pierre, sa texture et le risque d’eau stagnante, vont influencer sur la densité. Les doses de semis plus tardifs ou réalisés dans de mauvaises conditions devront être augmentées de 10 % afin de palier aux levées manquantes. Adapter ces règles de base permet à la variété sélectionnée d’exprimer tout son potentiel, le semis avec une densité optimale étant une étape primordiale à la réussite de la culture. Arvalis propose pour ce calcul de densité un outil simple et rapide pour le blé tendre sur son site internet à : oad.arvalis-infos.fr/densitesemis. Fanch Paranthoën
L’avis de Eric Masson, Arvalis
Il faut être d’autant plus vigilant sur la maîtrise de la densité quand les semis sont précoces. La règle simple de semer clair quand on sème tôt doit s’appliquer. En blé tendre, il faut viser 200 à 220 grains par m² maximum. Le choix variétal doit aussi prendre en compte la sensibilité aux maladies du pied, plus préoccupante en semis précoce. Enfin, éviter les blés ayant un stade épi 1 cm précoce, dans le but d’éviter les gels d’épis au début d’année prochaine. Sont concernés en blé tendre les variétés comme Paledor ou Arezzo et en triticale, Bienvenu ou KWS Fido.