Pendant un mois, FDSEA et JA vont labourer le terrain à la rencontre des politiques. L’origine des produits sera à nouveau contrôlée.
Lundi 29 septembre, près de 150 agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture de Saint-Brieuc à l’appel de FDSEA et JA. Ils ont rempli une pailleuse de papier avant de la dessiler à travers les grilles du siège administratif. « Un acte symbolique matérialisant le poids de la suradministration de l’agriculture, le nombre de dossiers sans cesse croissant qu’il faut remplir et le rappel de nos attentes en termes de simplification administrative, alors que plusieurs promesses tardent à être mises en place », expliquait Didier Lucas, président de la FDSEA 22.
Ce rassemblement lance une période d’actions jusqu’au 5 novembre, date fixée par la FNSEA pour une vaste opération nationale « Nous voulons produire pour vous nourrir ». La Centrale a ainsi synthétisé toutes les revendications de sa base en « 8 points durs » : « Réparation économique de l’embargo sur d’autres fonds que la Pac ; deux plats sur trois servis en restauration hors foyers (RHF) d’origine française ; refus de la mise en œuvre de péage de transit (Écotaxe) ; abandon de l’application à l’agriculture du Compte pénibilité et lever les contraintes à l’apprentissage des mineurs ; versement anticipé des aides Pac au 16 octobre pour tous ; une année 2015 blanche de contrôle Verdissement Pac et moindre pression des autres contrôles ; sortie des BVC et refus de la déclaration de flux d’azote telle qu’énoncée et régulation des espèces invasives comme le choucas chez nous », listaient les responsables départementaux.
« N’envoyez pas vos déclarations de flux »
Pour les déclarations de flux, les Costarmoricains sont invités « à ne surtout pas envoyer le document tant qu’en contrepartie les promesses des décideurs politiques ou administratifs ne sont pas enfin écrites. Comme de considérer l’efficacité réelle d’un engrais de ferme quand on substitue 1 kg d’azote minéral à 1 kg d’azote organique… » Les responsables syndicaux invitent aussi tous les professionnels à rencontrer leurs maire et président de communauté de communes : « Ils ont la main sur l’approvisionnement d’une partie de la restauration hors foyer comme les cantines. Ils visent parfois 20 % de bio, qu’ils aient d’abord comme objectif 80 % de produits français dans les assiettes de nos enfants. »
« Photographiez les anomalies d’étiquetage en GMS »
Des frigos seront d’ailleurs visité, pour rappel une délégation a trouvé porte close au restaurant interadministratif de Saint-Brieuc en juin dernier avant de contrôler le grossiste Métro. Les GMS sont également ciblés « alors que 40 % des contrôles en grande surface mettent en lumière des pratiques illégales notamment sur l’étiquetage des origines. En faisant vos courses, dès que vous remarquez une anomalie, prenez une photo avec votre smartphone pour accumuler des preuves », invite un responsable. Cette effervescence devrait se sentir partout en attendant le 5 novembre, « une journée dont ils se souviendront », lâche laconiquement Didier Lucas. Toma Dagorn