Le président national des Jeunes Agriculteurs, Thomas Diemer, est venu à la rencontre de la section départementale pour réfléchir sur les stratégies à adopter au niveau de l’installation.
Une soirée débat était organisée sur le thème de l’installation et de la transmission de son exploitation à Landivisiau. Thomas Diemer, président des Jeunes Agriculteurs, a tout d’abord exposé la perception des exploitations agricoles depuis Paris. « Nous avons besoin de la vision du Finistère. La conjoncture est morose partout en France, il faut d’autant plus défendre l’agriculture familiale. La force de la Bretagne réside dans les hommes et les femmes qui la composent. Quand on fait confiance à la profession, ça marche. La Bretagne réalise 40 % de son PIB grâce à l’agroalimentaire ».
Les contraintes liées à la reprise d’exploitation ont suscité de nombreux échanges. « Nous dénonçons les fortes contraintes au démarrage de l’activité d’un jeune. Le coût de l’installation est trop élevé, avec un manque de perspectives. L’agriculteur est un entrepreneur, mais est-ce encore valable de se lancer ? » demande Sébastien Louzaouen, président des JA 29. Michel Mingam, président du CER 29, renchérit : « Le coût de reprise d’une exploitation agricole est en moyenne estimé à 300 000 € avec une rentabilité de 2 %, ce qui fragilise la situation de l’exploitant les premières années. D’autres freins à l’installation se manifestent, comme la réglementation et les contrôles exigeants qui en découlent. Mais le Finistère détient des atouts non négligeables. Le maillage considérable du territoire est une belle illustration de la dynamique économique du département. Le climat particulier permet une agriculture productive et le niveau de formation se situe parmi le plus élevé de France, ce qui représente un fort potentiel pour les années futures ».
Aller vers le PPP et le PDE
« J’encourage les jeunes à aller vers le Plan de professionnalisation personnalisé (PPP) et le Plan de développement de l’exploitation (PDE). C’est un parcours long, de 6 à 8 mois, mais qui permet de mûrir son projet. Concernant la partie financement, le jeune peut s’appuyer sur des outils comme Labeliance agri ou encore depuis peu avec l’État, via BPI France, qui intervient en contre-garantie des projets d’installation sur les montants importants », souligne Daniel Olivier, expert bancaire pour les JA.
Dans 10 ans, la part des agriculteurs ayant plus de 50 ans sera de 40 %. Une exploitation sur deux sera concernée par la transmission. « L’installation hors-cadre familial représente aujourd’hui 27 %. Cette proportion augmentera au fil des années », estime Stéphane Cornec, membre des JA 29 et co-responsable du dossier installation. Mais ces opportunités d’installation devront être viables. « Un agriculteur sur deux ne sera pas remplacé dans les années à venir. Il y aura donc de la place à l’installation, à condition que le métier soit rémunérateur pour intéresser les prochains candidats », pense Jean Hervé Caugant, agriculteur à Dinéault. Fanch Paranthoën