Coline Willane du GIE Élevages de Bretagne a enquêté les éleveurs ayant investi dans un prérefroidisseur. Si les utilisateurs sont satisfaits, elle rappelle que l’équipement doit pouvoir évoluer avec l’augmentation de la production laitière.
Concernant les exploitations ayant mis en place un prérefroidisseur depuis plus de 2 ans, 81 % des éleveurs enquêtés par le GIE Élevages Bretagne ont indiqué avoir augmenté la production laitière de leur exploitation. « Cette augmentation se chiffre en moyenne à plus de 72 000 litres produits par an, soit environ 200 litres supplémentaires produits par jour », précise Coline Willane en charge du dossier. Les données de 140 élevages bretons ayant répondu au questionnaire en mars 2011 puis en juin 2014 l’illustrent : les troupeaux produisant moins de 500 000 L de lait diminuent en proportion (de 61 % à 46 %) en faveur de références plus importantes.
17 % des installations de traite modifiées
Dans ces élevages, 17 % des machines à traire ont également été modifiées, « pour la majorité en augmentant le nombre de postes, en mettant en place un décrochage automatique ou en passant en traite robotisée. » Ces évolutions impactent le débit du lait en arrivée du tank lors de la traite « et influencent donc les performances du prérefroidisseur », précise Coline Willane. Or aucun des éleveurs n’a changé de modèle de prérefroidisseur. Ils sont même 70 % à considérer que leur équipement est toujours correctement adapté à leur exploitation. « Il est important que les éleveurs prennent en compte les évolutions possibles de leur exploitation, et notamment l’évolution de leur production laitière annuelle, pour le bon dimensionnement de leur pré-refroidisseur, conseille l’animatrice. Cela assurera les performances du matériel dans le temps. »
Dimensionner son prérefroidisseur
De nombreux modèles de prérefroidisseurs existent et sont adaptés à différents débits de traite. Dans le cadre du programme « Éco énergie lait » mené par le GIE Élevages de Bretagne, l’ensemble des matériels ont été testés et agréés pour certaines configurations spécifiques : « Nous avons agréé 5 modèles de pré-refroidisseurs adaptés à un débit de traite de 400 L/h, 14 modèles pour 800 L/h, 6 modèles pour 1 200 L/h et 7 modèles pour la traite robotisée », rappelle Coline Willane. « D’ailleurs, certains modèles présentent l’avantage d’être modulables et de pouvoir s’adapter à une augmentation de production laitière. C’est le cas notamment des modèles à plaques et de certains modèles tubulaires. Renseignez-vous ! » www.gie-elevages-bretagne.fr ou 02 23 48 29 00.
Le lait dans le tank à 19 °C
Globalement, une écrasante majorité des éleveurs sont satisfaits du matériel et le recommanderaient à un autre éleveur. Pourtant, seuls 18 % des personnes ayant installé un prérefroidisseur utilisent un réel moyen d’appréciation des performances de leur équipement : « 2 % contrôlent la température du lait indiquée au tank lors de la première traite et 16 % utilisent un thermomètre pour vérifier la température de l’eau et du lait en sortie de prérefroidisseur. » Ces relevés ont également permis de mesurer une température du lait en entrée dans le tank « à 19 °C en moyenne. » Outre la réduction des consommations d’électricité, d’autres effets sont appréciés : « Concernant la qualité du lait, 8 % des éleveurs ont constaté une amélioration de la lipolyse. » Par ailleurs, sur près de la moitié des exploitations a été observée une augmentation de la buvée des vaches laitières. Deux raisons sont invoquées pour expliquer ce phénomène : « Une préférence éventuelle des vaches pour l’eau tiédie en comparaison à l’eau froide. Mais aussi une meilleure disponibilité en eau pour l’abreuvement des animaux, du fait de l’ajout de bacs d’abreuvement, souvent mieux placés et de plus grande capacité, lors de la mise en place du prérefroidisseur. » Cette augmentation de la consommation d’eau n’a cependant, a priori, pas ou très peu d’impact sur les lactations : « En effet, 82 % des éleveurs n’ont pas constaté d’augmentation avérée de la production laitière de leurs animaux », conclut Coline Willane.