Système de production cohérent, formation et montant des investissements… Trois critères à ne pas négliger pour le succès d’un atelier ovin.
« Les éléments d’explication des performances globales des systèmes d’exploitation ovins viande nécessitent d’aller au-delà des seuls résultats techniques et économiques, qui montrent de très grandes hétérogénéités, y compris au sein d’un même système de production », a rappelé Vincent Bellet, de l’Institut de l’Elevage, à Rennes, durant le Space. En plus de ces notions, il convient d’avoir une approche « travail et conception du métier » pour mettre tous les atouts de réussite de son côté, et ce, dès l’installation ou la création de l’atelier. Rappel de trois points à ne pas négliger.
[caption id= »attachment_5168″ align= »aligncenter » width= »300″] Vincent Bellet, Institut de l’Élevage.[/caption]
Un foncier structuré
« La production ovine ouvre une grande palette de systèmes différents, c’est un de ces avantages », cite le conseiller. Pour autant, le choix du système doit être cohérent avec la structure. L’organisation de l’exploitation doit permettre une utilisation opérationnelle de tous les facteurs de production, et en particulier du foncier. Le parcellaire, son morcellement, l’accessibilité… auront des conséquences à la fois sur le plan de travail (temps et conditions de travail) et de la gestion du troupeau (allotement, optimisation du pâturage…) et donc sur les résultats économiques.
Oviplan, un outil d’appui au chiffrage d’un atelier ovin
D’ici la fin de l’année, l’Institut de l’Élevage va mettre à disposition sur son site un outil gratuit et interactif, dénommé Oviplan, à destination des personnes intéressées pour une installation ou une diversification en production ovine. Il permettra de comparer l’impact économique de différents systèmes de production.
Se former à la technique
La production est plus technique qu’elle n’y paraît. « C’est le niveau de la maîtrise technique qui va déterminer le résultat », explique-t-il. Aussi, la formation à la production ne s’improvise pas, elle s’anticipe avant l’installation. Des rencontres avec les éleveurs déjà en activité et les techniciens sont aussi fortement conseillées.
Une création permet de disposer dès le départ d’un bâtiment aménagé et fonctionnel. En cas de reprise, il y a rarement des investissements importants à réaliser. Mais au fur et à mesure de l’augmentation du cheptel, ils peuvent s’avérer indispensables, « pour ne pas pénaliser les conditions de travail et les résultats techniques ». La présence de plusieurs bâtiments, de type et d’équipements différents, peut augmenter les charges de structure et induire un temps d’astreinte supérieur. Mais certains transforment cette situation en atout, en spécialisant chaque bergerie en fonction de sa proximité et sa taille. Carole David