Quand entreprendre se décline au féminin

femme-entreprendre-agricultrice - Illustration Quand entreprendre se décline au féminin

Lors de la journée de la femme rurale, le groupe Agriculture au féminin avait décidé de porter haut cette année le thème « Entreprendre au féminin ». Les illustrations ne manquaient pas…

« Entreprendre, c’est se mettre en mouvement pour aller quelque part. Il faut avoir envie d’y aller ; ce qui nous motive, ce sont nos valeurs. Au départ, nous sommes seuls pour décider… Il faut du courage, de l’organisation et de la méthode. Les échanges avec d’autres personnes, y compris de milieux différents aident aussi à avancer. » C’est un des messages qu’a souhaité faire passer Karen Serres, présidente de Trame et membre du conseil économique, social et environnemental, lors de la journée des agricultrices, le 14 octobre à Fougères.

« Les décisions se prennent à deux »

Gwenaëlle Lorret fait partie de ces femmes qui entreprennent et décident au quotidien. Citadine à l’origine, elle ne connaissait pas le milieu agricole avant de rencontrer son mari, installé à Romillé. « Mon mari et mon beau-père m’ont transmis leur passion pour l’élevage. Je suis tombée dedans après ! », s’amuse-t-elle. « Dès 2001, je souhaitais m’installer, mais mon mari préférait que je conserve mon travail en grande distribution, pour préserver une rentrée d’argent sûre. »

Suite à une association avec tiers qui n’a pas fonctionné, il a toutefois proposé à sa femme de la rejoindre en 2009. « J’ai passé un BPREA, suivi le parcours à l’installation, et me suis installée en janvier 2012 ». Pas simple avec quatre enfants qui avaient à l’époque de 9 ans à 18 mois. « J’ai été très entourée par mes parents et beaux-parents, mon mari aussi s’est occupé des enfants… »

Aujourd’hui, sur l’exploitation, elle s’occupe de l’élevage et de la partie administrative. « La communication est très importante à mes yeux, les prises de décisions se font à deux », précise Gwenaëlle Lorret. « Plutôt que de refaire la salle de traite, nous avons décidé de mettre en place un robot. La réflexion s’est faite sur deux ans, avec des visites d’élevages en France et en Suède… »

Les Jeunes Agricultrices se dévoilent

Les Jeunes Agricultrices ont présenté leur calendrier 2015, réalisé en partenariat avec la Ligue contre le cancer. « Nous travaillons au quotidien au contact de la terre, des animaux… Mais cela ne nous empêche pas d’être élégantes et féminines », sourient les initiatrices de l’action. Vingt-quatre exploitantes et salariées agricoles ont posé pour la bonne cause, une partie des bénéfices sera reversée à la Ligue contre le cancer. Vendu 10 €, le calendrier peut être acheté à la Chambre d’agriculture, via les réseaux JA ou le site internet www.ja35.fr.

S’ouvrir aux autres

L’agricultrice insiste sur l’intérêt de s’ouvrir aux autres, de ne pas rester « la tête dans le guidon. » Elle fait partie d’un groupe Geda, d’un groupe « robot » Eilyps (avec son mari) et est administratrice de cette structure. Son mari est président cantonal de GDS. Des ouvertures nombreuses qui leur permettent de dialoguer, de se comparer, de piocher des idées chez les autres. « J’organise aussi régulièrement des sorties avec des copines qui ne sont pas dans le milieu agricole. »

Ophélie Houget n’a que 17 ans, mais fait déjà partie des « entrepreneuses ». Actuellement étudiante en Bac pro CGEA, elle a accumulé les expériences dans des exploitations en lait et porc, elle est partie un mois aux Pays-Bas, trois semaines en Haute-Savoie… Son frère souhaiterait s’installer sur l’exploitation familiale. Elle aussi deviendra peut-être agricultrice, mais auparavant, elle souhaite amplifier ses connaissances en génétique laitière, en continuant ses études, mais aussi via des expériences professionnelles. Une belle détermination et un esprit d’ouverture émanent de la jeune fille. Des clés de réussite ? Sûrement. Agnès Cussonneau


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