L’alternance, phénomène qui induit l’absence de rendement en pommes à cidre une année sur deux, marquera la campagne 2014. Une piste d’amélioration pour la recherche variétale.
En Bretagne, tous les professionnels le disent à l’unisson « 2013 fut un bon cru ». Une belle arrière-saison, de la quantité mais surtout de la qualité ont apporté aux cidres 2013 une saveur bien particulière.
Un faible tonnage en 2014
Mais pour 2014, une chose est sûre, le rendement est moins important que l’année passée. « Une baisse de 15 à 30 % est attendue », prédit Dominique Biche, conseiller cidricole à la Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor, à un mois de la fin de la collecte. La raison? Elle s’explique par le caractère physiologique du pommier. La surcharge en fruits sur les pommiers en 2013 a conduit à une année de repos en 2014. Une pause, en somme, pour préparer le tonnage de 2015… À cette notion d’alternance, s’est ajoutée la sécheresse de l’été 2013. « L’eau, facteur limitant, a pénalisé la nutrition des boutons à fleurs sur les pieds en retour de floraison pour la récolte 2014 », ajoute l’expert.
des transformateurs en quête de pommes à cidre
Des artisans-cidriers recherchent des pommes en cette fin de saison, principalement sur des zones avec peu de vergers et des rendements faibles sur cette saison. Or, certains vergers ne sont plus collectés et les pommes restent sous les arbres… Si vous souhaitez être mis en relation avec un transformateur proche de chez vous, contacter Dominique Biche (par mail : dominique.biche@cotes-d-armor.chambagri.fr).
Des évolutions possibles par la recherche variétale
Si la variété influence la productivité, la précocité et la sensibilité aux maladies et ravageurs, l’alternance est aussi étudiée dans la recherche variétale. Ces programmes de recherche bretons ont pour objectif, à terme, de « proposer des variétés plus rustiques et productives pour un verger plus facile à gérer, et qui conviennent aux arômes recherchés pour satisfaire les marchés ». Et ce, grâce à la mise en place de vergers de comportement, avec l’association cidricole bretonne (ACB), qui permettent d’étudier 80 variétés locales pour la production de pommes à cidre et jus de pomme.
Un travail similaire est en cours depuis 2007 pour élargir la gamme de pommes à pommeau, avec des variétés aromatiques douces-amères ou amères. Et pour satisfaire la demande sociétale, des variétés peu sensibles aux maladies sont à l’étude, en collaboration avec l’Institut français des productions cidricoles (IFPC), grâce à l’hybridation. Et nouveauté et grande attente de la profession : le cidre de poire, tombé en désuétude en Bretagne, revient sur le devant de la scène, avec un programme de recherches, à partir de variétés locales bretonnes. Carole David