« Maintenir nos volumes en poulet export est indispensable pour le bon équilibre de toutes les productions avicoles françaises », a rappelé Michel Prugue, président de la Confédération française de l’aviculture (CFA).
Il semble que la filière export va mieux, à en croire la récente participation d’Almunajen au capital de Doux. Les propos du ministre de l’Agriculture vont dans ce sens : « la filière se porte mieux sous l’effet du redressement de la parité euro/dollar. » Mais rien ne garantit que les monnaies en restent à ce stade, ça peut évoluer très vite et dans les deux sens. La CFA propose que soit instauré un mécanisme de compensation des effets de ces variations monétaires sur les exportations avicoles. Si d’apparence, l’export se porte mieux qu’il y a quelques mois, il semble que ce soit trop tard pour Tilly-Sabco. « On vit la fin de Tilly. C’est 300 000 m2 de poulaillers qui vont disparaître et avec eux 1 000 emplois. La filière export ne peut pas tenir sur la durée sans subventions, contrairement à ce qu’a dit Stéphane Le Foll lors du Space », lance Thomas Couëpel, élu à la Chambre d’agriculture 22, lors de la session du 18 novembre. Pierre Lec’hvien, président de la CR 22 se dit tout à fait d’accord avec Thomas Couëpel et ajoute : « les 10 à 20 % d’export à défendre sont aussi un moyen de préserver l’emploi dans la filière et dans son ensemble. Nous avons dans les campagnes des éleveurs sans boulot avec la baisse du grand export. Ce qui est inquiétant, c’est que cela va s’amplifier avec le rapprochement LDC/Sofiprotéol. Les éleveurs situés au-dessus de la RN 12 vont se retrouver le bec dans l’eau, car ces industriels vont chercher à s’approvisionner au plus près de leurs abattoirs. » Nicolas Goualan