Le prix du lait est fortement influencé par la production et le prix international. En l’absence d’outils de régulation du marché efficace, la filière sera plus sensible à la volatilité des prix.
Depuis 2003, le secteur laitier est un cas d’école depuis qu’il a subi la dérégulation des marchés et ce, de manière très rapide. « L’Union européenne est inquiète face à la volatilité des prix », explique Aurélie Trouvé, maître de conférences à ParisAgroTech, intervenant à l’assemblée générale de l’Apli, le 20 novembre, à la Selle-en-Coglès (35). Amendement Dantin en 2012, conférence européenne sur l’avenir du secteur laitier à l’OCM en 2013, création de l’observatoire des marchés en 2014… La commission a travaillé sur des solutions à tenir en cas de crise laitière. Les options retenues résident dans la mise en place d’outils de régulation, essentiellement privés, à travers la contractualisation ou le stockage. « La contractualisation a induit une atomisation des producteurs, incapables d’avoir un réel rapport de force ». Les autres solutions évoquées comme les marchés à terme ne concernent qu’une dizaine de transactions par an. « Ils ne fonctionnent pas en Europe et très peu aux USA, ces derniers ayant opté pour une régulation publique très forte ». La transparence des marchés a permis une bonne avancée par le commissaire européen, Dacian Ciolos. « Malheureusement, l’observatoire mis en place ne donne aucune information sur les stocks privés qui peuvent demain venir perturber le marché », précise la spécialiste des marchés laitiers. Carole David
L’avis de André Lefranc, Président Apli
Beaucoup d’agriculteurs appellent maintenant au secours, quand la crise du lait arrive. Or, c’est dans le temps que l’on peut rechercher une stabilité, une cohérence… Nous souhaitons trouver des solutions pour faire avancer les données à long terme. Au niveau de l’Europe, le travail politique est continu depuis 2009. Nous œuvrons pour un prix qui couvre nos prix de production et pour un organisme de régulation, via l’EMB.