Le nouveau préfet va parler à la grande distribution

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Le préfet Pierre Lambert a assisté à sa 1re session. Interpellé par Olivier Allain, le fonctionnaire doit prochainement faire le point avec les enseignes sur leurs pratiques. 

Une session Chambre d’agriculture s’est tenue mardi 18 novembre. L’occasion d’accueillir pour la première fois Pierre Lambert, nouveau préfet des Côtes d’Armor, débarqué dans ses nouvelles fonctions fin octobre.

Bienvenue dans la tourmente

Après lui avoir souhaité la bienvenue « dans le premier département agricole de France par son chiffre d’affaires, mais surtout son nombre d’agriculteurs », Olivier Allain a rappelé la « tourmente »  dans laquelle se trouvent les filières. Avant de lui détailler ce que l’agriculture « attend de la puissance publique. » À grands renforts d’exemples (« demande de correction des surfaces Pac par l’Administration, retrait des talus pour le verdissement de la Pac mais prise en compte pour les MAE, réponse négative au 59e jour, veille du délai légal, pour un projet porc de 600 000 €… »), le président a rappelé l’urgence du « véritable choc de simplification. Ce n’est ni une lubie, ni une marotte des syndicats… La suradministration génère de l’anxiété » chez les agriculteurs. Olivier Allain a également interpellé le représentant de l’État sur les méfaits de la distribution qu’on ne peut plus « laisser massacrer ses fournisseurs et infine les agriculteurs. Un pillage sans vergogne. » S’interrogeant sur le CICE, mesure phare du gouvernement, représentant 20 milliards d’euros financés par la TVA : « Comment se fait-il que les banques, l’industrie pétrolière et tout particulièrement la grande distribution, à hauteur de 3 milliards sans contraintes en contrepartie, en bénéficient ? » Dans un contexte de crise de l’élevage, « pourquoi pas quelques millions d’euros pour les agriculteurs en difficulté ? Pour Tilly-Sabco, 60 à 70 millions permettraient de sauver 1 000 emplois ! »

Fort déficit pour le budget Chambre 2015

L’examen du budget primitif 2015, présenté par le directeur Sébastien Giraudeau, concluait sur un résultat négatif de 711 000 €. « Un déficit d’un sacré montant », déplorait le président Olivier Allain, qui s’explique notamment par la baisse de 5,35 % de la Taxe additionnelle à la taxe sur le foncier non bâti (TATFNB) représentant plus de 300 000 € au total : « Une baisse de taxe de 0,5 € / ha pour soi-disant relancer la compétitivité de l’agriculture qui va simplement générer en moyenne un gain de 30 € / an pour les propriétaires fonciers, mais non spécifiquement pour les agriculteurs souvent locataires… », pestait le responsable. Autres dossiers mis en cause : la récente décision de l’État de ponctionner sur les Fonds de roulements et une baisse de 100 000 € de l’enveloppe provenant du Conseil général…

Le préfet annonce des contrôles en GMS

Prenant la parole à son tour, le préfet Lambert a promis qu’il n’était pas homme « à double discours. Dr Jekyll et Mr Hyde, ce n’est pas mon style. » Il a rappelé que « ni l’Administration, ni les agriculteurs n’étaient parfaits. » D’où la « nécessité de s’écouter » pour progresser. Rappelant le caractère « obligatoire des contrôles », il a lâché qu’il y en avait « sans doute trop ou qu’ils étaient peut-être mal coordonnés ». Mais ils restent « nécessaires » pour avoir « accès aux subventions. » Le haut fonctionnaire est revenu sur « la mission nationale en cours, état des lieux des contrôles » devant déboucher sur «  des propositions d’amélioration qui seront discutées dans un 2e temps » avec la profession.

Sur la grande distribution, le représentant de l’État a annoncé avoir déjà fixé des dates de rencontres : « Mes services et moi avons des choses à leur dire et à leur demander. Leur rappeler par exemple la loi française concernant l’étiquetage. Il y aura d’ailleurs des contrôles », a-t-il prévenu. « En termes d’image, je ne crois pas que les patrons de GMS aient envie d’être dans la presse pour avoir reçu des contraventions… » Pierre Lambert a aussi promis de « leur parler de prix, même s’ils sont souvent fixés au niveau des centrales d’achat. Les GMS doivent répercuter la volatilité des marchés » dans les deux sens. Le préfet veut vérifier que les distributeurs connaissent bien les textes, « je les leur tiendrai à disposition si nécessaire », et savoir « comment ils comptent les appliquer. » Toma Dagorn


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