Les conditions climatiques favorables ont permis aux variétés d’exprimer leur potentiel de rendement, mais leurs valeurs nutritives ont été diluées. Cela s’est traduit dans les essais du réseau Triskalia-Caliance, dont voici les résultats.
Plus de 100 variétés de maïs ont été évaluées cette année dans le réseau Triskalia-Caliance. Celui-ci a un double objectif. Le premier est d’évaluer les nouveautés proposées par les semenciers, le second de confronter ces nouveautés à la gamme dans les multiples contextes pédoclimatiques de notre région. Il permet également de présenter les variétés par les animations Défilait. Deux dispositifs sont mis en place afin de répondre à ces objectifs. Les essais d’évaluation en micro parcelles, au nombre de 20, sont suivis par le service agronomique de la coopérative. Ils permettent de caractériser les variétés et de déterminer leur potentiel sur 12 sites non-limitants. Les essais en grandes bandes, au nombre de 81, sont animés par les techniciens cultures. Les variétés sont observées dans de multiples situations afin de caractériser leur rusticité.
Les 124 variétés évaluées ont été réparties en 5 groupes d’étude, selon leur précocité. Les graphiques ci-contre présentent ainsi les résultats, par groupe. Plus les essais sont précis et homogènes et plus les choix de variétés seront pertinents. À l’issue des récoltes, les variétés sont analysées, ce qui permet de les classer selon les critères de la démarche Défilait. Les variétés à forte digestibilité et peu acidogènes seront ainsi classées Énergie Fibres, les variétés amidon rapide seront classées Énergies Amidon.
Protection insecticide
Pour éviter d’introduire un biais par d’éventuelles attaques d’insectes, toutes les variétés sont traitées Sonido®. Grâce à cette protection et malgré de nombreuses attaques de mouches (Oscinies et Géomyza) et de taupins, les essais n’ont pas été impactés.
Rendements en hausse et qualité en baisse
La campagne a débuté par des semis plus tardifs que l’an passé, mais les levées ont été favorisées par un mois de mai chaud. La météo plutôt clémente en fin de printemps et en début d’été a vu les floraisons femelles arriver avec plus d’une semaine d’avance par rapport à 2013. Cette avance a été entretenue jusqu’aux ensilages grâce à un mois de septembre particulièrement doux. En effet, malgré des semis en retard d’une semaine en moyenne sur la zone par rapport à 2013, les ensilages ont été anticipés d’une semaine. La moyenne des rendements de tous les essais en 2013 était de 14,5 tonnes de matière sèche par hectare. Pour cette année, elle est de 16,4 tonnes MS/ha. La hausse se vérifie pour tous les groupes de précocité.
Les bons rendements de l’année ont engendré une qualité des maïs en baisse par rapport à 2013. En effet dans nos essais, nous analysons les variétés testées sur les sites les plus homogènes, soit 30 lieux au total. Cette année, nous observons une qualité inférieure à l’an passé. Cela s’explique par les rendements élevés. La bonne production de grain est diluée par une proportion de tiges supérieure à l’an passé. Le taux d’amidon passe de 35,8 % pour 2013 à 31,3 % pour 2014. Les maïs de l’année sont en revanche plus digestibles, la DMOna (Digestibilité de la matière organique non amidon) passe de 54,8 % à 56,7 %. Les valeurs UFL sont à la baisse, passant de 0,91 à 0,89. Cependant, les rendements UFL/ha sont supérieurs à 2013. Ils passent de 13 820 kg à 15 688 kg, ces bonnes valeurs s’expliquent par des hauts rendements. Nous observons le même phénomène de dilution sur la MAT (Matière azotée totale), qui passe 7,3 % à 6,8 %. Ce déficit en azote sera donc à corriger dans la ration de base des troupeaux laitiers. Benoit Camus & Stéphane Lépine / Triskalia
