La viande est malmenée. L’office international de la viande (IMS) est là pour rappeler que les produits animaux participent pleinement à la satisfaction des besoins alimentaires des populations.
Cinquante pays, 80 adhérents représentant 75 % de la production mondiale de viande de bétail (bovin, ovin, porc). C’est la carte de visite de l’office international des viandes (en anglais : IMS, International meat secretariat), présidé depuis juin dernier par un Breton : Guillaume Roué. L’homme bien connu sur la « planète porcine » n’est pas arrivé là par hasard : l’interprofession porcine (Inaporc), dont il est le président, adhère à l’office international des viandes, tout comme Interbev qui représente la filière bovine.
La viande, levier de développement
Encore une organisation de plus diront certains. Pour le nouveau président, l’IMS qui se veut une structure légère et efficace (1 salarié et 400 000 € de budget annuel) n’a jamais eu tant d’utilité depuis sa création en 1974. « Si dans nos pays occidentaux, et plus particulièrement en Europe, la viande est malmenée par tous types d’associations, nombre de pays conjuguent leur développement avec la consommation de viande ». Autrement dit, le secteur de la viande et de l’élevage participe au développement durable, à la santé des populations et à leur bien-être.
À ce titre, l’IMS, désormais reconnu comme ONG, est devenu l’interlocuteur viande des organisations internationales et intergouvernementales. « L’office dialogue avec l’Onu, l’OMC, l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale) et la FAO (organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies). Par le passé, c’étaient les welfaristes (NDLR : défenseurs du bien-être animal) qui étaient écoutés par la FAO », cite Guillaume Roué pour montrer tout le bien-fondé de cette institution internationale qui fédère les intérêts de l’élevage et de l’industrie de la viande dans l’intérêt des populations de la planète.
Des animaux sains pour une alimentation saine
En juin dernier, lors du congrès bisannuel qui s’est déroulé en Chine, l’IMS a rappelé que « le secteur de la viande et du bétail mondial est un moteur essentiel de la croissance et de la prospérité pour répondre aux demandes futures en protéines animales de qualité, nutritives, saines et durables ». Pas une simple communication, puisque l’office international étaie ses propos sur des experts scientifiques qui travaillent à trouver les meilleures solutions destinées à répondre aux « défis futurs d’une population mondiale en expansion qui s’accompagnera d’une demande en hausse des protéines animales de haute qualité ».
Parmi ses missions, l’IMS vise d’ailleurs à faciliter les progrès scientifiques, en particulier dans les domaines du développement durable, de la nutrition et du bien-être des animaux. C’est-à-dire assurer les meilleures conditions d’élevage pour les animaux pour fournir une alimentation saine et de qualité aux populations qui aspirent à bien manger pour leur bien-être. Ambitieux programme qui paraît accessoire pour des Occidentaux rassasiés, mais si fortement attendu par les populations dont le premier souhait du matin est de bien se nourrir. L’expression « gagner son bifteck » est peut-être devenue désuète chez nous ; elle garde tout son sens quand l’assiette est presque vide. Didier Le Du