200 millions d’euros par an vont être versés par l’Etat et la région sur 6 ans pour accompagner la compétitivité des exploitations françaises. La filière volailles de chair estime les besoins à 165 millions par an sur la même période, il faudra donc imaginer d’autres formes de soutien financier.
La modernisation du parc de bâtiments volailles est indispensable. Ces investissements sont la meilleure façon de répondre aux attentes sociétales en termes de maîtrise des impacts, d’économie d’énergie, voire de production d’énergie positive, de gestion sanitaire, de bien-être animal… Le gouvernement français en a pris conscience et a annoncé que l’Etat et les régions vont accompagner la compétitivité et l’adaptation des exploitations agricoles à travers un plan de soutien aux investissements avec un montant prévisionnel de 200 millions d’euros par an sur la période 2014-2020. Mais il y a déjà eu ce type de dispositif appelé contrat de projets Etat-régions qui s’étalait de 2007 à 2013 et qui a été utilisé pour de la rénovation de bâtiments. De plus, compte tenu de la faiblesse des crédits alloués, ces modernisations n’ont concerné que peu d’éleveurs. Dans certaines régions, ces appuis n’ont concerné que les productions de volailles dites de qualité, accentuant encore plus la perte de compétitivité des filières standard.
Imaginer de nouvelles formes d’appui financier
La moyenne d’âge des poulaillers est de 22 ans, la filière ne peut donc plus se contenter de quelques rénovations. Il faut une politique ambitieuse de renouvellement des installations d’élevage. Si l’enveloppe de 200 millions d’euros semble conséquente, elle est à partager entre toutes les productions ayant besoin de gagner en compétitivité. « Nous avons estimé les besoins en investissements nécessaires en volailles de chair à 165 millions d’euros par an sur 6 ans », déclare Michel Prugue, président de la CFA. Et d’ajouter « nous sommes conscients des moyens limités de l’Etat et même des régions alors que les besoins s’expriment pour quasiment toutes les productions. » La filière doit donc imaginer de nouvelles formes d’appui, comme le cautionnement d’une part des investissements, les banques étant de plus en plus attentives à la capacité d’un autofinancement conséquent des éleveurs. « Compte tenu de l’importance que représentent les productions avicoles comme débouchés pour les céréales et les oléo-protéagineux, nous proposons à Unigrains et à Sofiprotéol d’étudier avec nous des mécanismes de soutien à l’investissement en aviculture. Il s’agirait là d’une concrétisation de la solidarité entre filières animales et végétales. » Nicolas Goualan