Les concours d’animaux de boucherie doivent être un atout pour redonner le goût de la bonne viande.
Face à la tension commerciale qui règne sur le marché de la viande depuis la fin de l’été, les concours de haute valeur bouchère de fin d’année sont un rayon de soleil dans cette morosité ambiante. Le décrochage depuis la fin de l’été a été assez sévère (-0,80€/kg de carasse). La raison invoquée est une baisse de la consommation liée aux conditions économiques plus rigoureuses, mais la plus sérieuse est la pression imposée par des industriels, confrontés à une très forte concurrence de nos voisins européens depuis l’embargo russe.
Les fêtes de fin d’année sont une période particulière où les familles se regroupent et où on se lâche un peu plus facilement sur les menus. Les distributeurs l’ont compris et recentrent leurs achats de viande festive sur ces moments de convivialité.
Une forte identité régionale
De nombreux éleveurs passionnés, préparent leurs plus beaux animaux pour les confronter sur les nombreux concours de haute valeur bouchère. Réparties sur l’ensemble du territoire, ces manifestations apportent une forte identité de terroir aux nombreux bouchers ou acheteurs pour la grande distribution.
Si les grands concours d’animaux de boucherie (fncab.fr) regroupent la majorité des volumes, de nombreuses manifestations de moindre envergure comme Torigni-sur-Vire (50) et Landivisiau (29) ont également attiré un grand nombre de professionnels amoureux de beaux animaux.
« Une qualité remarquable »
Ces concours apportent de la proximité pour les artisans-bouchers qui pourront mettre en valeur les produits du terroir. Les grandes enseignes de la distribution sont également très présentes, notamment celles qui possèdent un beau rayon viande et qui ont également de vrais bouchers dans leur laboratoire (le haut de gamme se travaille par des professionnels).
La France possède une très grande variété de races et des éleveurs passionnés. Les Charolaises de Charolles étaient remarquables et les Blondes d’Aquitaine, Limousines, Rouge des Prés et Parthenaise d’une grande finesse sur Parthenay, Evron ou Cholet. Quant aux Aubrac et croisées, le top de la qualité était regroupé à Laissac en Aveyron.
Des «miss» à 16 €/kg
Les tarifs se situent en moyenne entre 5,50 € et 7,50 € dans les animaux classés, pour monter de 8 à 9 € dans les Grands Prix. Quant aux championnes des grands concours si les tarifs pratiqués font un peu tourner la tête (9€ à 16,00 €/kg de carcasse), ce sont des « miss », qui par leur notoriété et une bonne mise en avant dans des magasins ou des boucheries de grandes villes sauront assurer de bonnes ventes pour les fêtes de fin d’année.
Des tarifs très convenables
Les concours sont souvent l’occasion d’apporter une belle plus-value aux éleveurs, mais ces animaux ont besoin de beaucoup de soin et coûtent à produire avec un engraissement de 8 à 12 mois selon les races. Les tarifs constatés restent très convenables pour les vendeurs et laissent dans la plupart des cas de la marge de travail pour ceux qui la vendent. Les animaux non classés ont bénéficié de plus-values modestes sur les tarifs conventionnels. La gamme tarifaire est en revanche très large dans les animaux primés avec une grande importance de la notoriété et du positionnement géographique. Laurent Chupin / Acti-Ouest