Élections MSA, un enjeu de proximité

election-msa-armorique - Illustration Élections MSA, un enjeu de proximité

Dans quelques semaines, la MSA organise les élections de ses 1 630 délégués cantonaux* en Bretagne. Un acte démocratique qui permet aux adhérents du secteur agricole de montrer leur attachement à leur structure de protection sociale.

Chahutée ces derniers mois, aux premières lignes de la grogne sociale agricole, la MSA a vu son image restreinte à la collecte de cotisations. « Effet climatique, conjoncture, travail avec du vivant… Les paramètres influençant le revenu ne sont pas toujours prévisibles. Quand il faut payer les cotisations, c’est parfois compliqué… », mentionne Françoise Charles, présidente cantonale MSA, à Guilligomarc’h (29). Mais, la MSA est aussi un acteur agricole qui verse des prestations, via l’action sociale qui dispose d’une enveloppe budgétaire, propre aux deux caisses bretonnes. Pour ce faire, « la structure est à l’écoute de ses adhérents et mise sur la proximité entre ces derniers et ses délégués qui constituent un véritable maillage sur le terrain. Les souhaits collectés par les élus de terrain remontent ainsi au conseil d’administration », explique Colette Delamarre, élue sur le canton de Montfort/Meu (35) et administratrice à la MSA des Portes de Bretagne. Le système MSA repose donc sur des élections par la « base », c’est sa spécificité. Trois collèges d’élus représentent les adhérents (agriculteurs, salariés agricoles et employeurs de main-d’œuvre). « C’est une organisation mise en place pour que les adhérents gardent le contrôle sur l’administratif, et pour qu’elle reste en phase avec les besoins des territoires. C’est pour permettre aux métiers agricoles de continuer à s’exprimer qu’il faut aller voter », insiste Yves Le Rolland, président cantonal de Tréguier (22).

Poursuivre sur le chemin des acquis sociaux

« Grâce à son mode de gouvernance mutualiste, la MSA s’appuie sur ce réseau d’élus dont la connaissance du monde agricole et les engagements ont permis de nombreuses avancées sociales », retrace Marie-Louise Hellequin, présidente de la MSA d’Armorique. Avant de rappeler que le dernier acquis social en date est la création, en janvier dernier, des indemnités journalières pour les maladies et accidents de la vie privée des agriculteurs et de leurs familles, ainsi que la valorisation des petites pensions. Des avancées qu’il convient de poursuivre…

Objectif : 40 % de participation, comme en 2010

L’opportunité de montrer son attachement à la MSA se présente tous les cinq ans. La participation à ces élections est garante de sa pérennité. Un geste démocratique d’autant plus important cette année, en période de négociation de la nouvelle convention d’objectifs et de gestion (qui cadre le fonctionnement et les dépenses des organismes de protection sociale) avec l’État, en phase de restriction budgétaire. « Les urnes nous attendent du 12 au 27 janvier 2015 », une invitation lancée à l’unisson par tous les délégués.

Le guichet unique, une richesse

Ces élections seront également l’occasion de défendre le guichet unique. De l’indemnité journalière à l’allocation logement, l’adhérent trouve tous les renseignements au même endroit. Dans cette grande maison, « pas besoin de redire qui on est, tout notre historique est connu. On n’est pas anonyme », évoque Béatrice Picard, présidente cantonale, à Plouigneau (29). Une organisation sur laquelle lorgnent d’autres corporations, mais dont l’agriculture est le seul bénéficiaire… C’est aussi un gage de réactivité et de compréhension, face aux difficultés que peut rencontrer le monde agricole. « Quand j’ai demandé un coup de pouce, j’ai toujours eu de l’écoute avec des partenaires sensibles aux difficultés propres à l’agriculture », se remémore Françoise Charles.

Animer le territoire

« Avec un seul siège MSA, à Rennes ou à Paris, on perdrait la notion de proximité, propre à notre réseau sur le territoire », insiste Hervé Le Floch, délégué sur le secteur de Gourin (56), qui a argumenté sur son secteur pour maintenir la permanence MSA dans son chef-lieu de canton. « C’est là où je travaille, où je vis avec ma famille. » La défense du territoire reste une valeur forte pour ces élus. Ces derniers sont de véritables relais à la MSA, en veille des besoins des adhérents et ont pour charge d’informer les assurés sur les actions proposées et de représenter le tissu agricole dans les instances locales (CCAS…). Mais tous ces passionnés, ouverts sur les autres, avec cette volonté d’aider en toute discrétion, ont surtout la volonté d’animer le tissu rural. Dans un monde où l’information est accessible à tous, les élus MSA organisent des réunions d’information, de prévention des risques professionnels et des conférences avec des intervenants de qualité, surpris par des salles combles, en pleine zone rurale, parfois « au bout du monde. » « Mais on y va parce que c’est proche de chez soi ». Carole David

* 766 délégués cantonaux titulaires à la MSA des Portes de  Bretagne et 864 à la MSA d’Armorique

L’avis de Marie-Louise HellequinPrésidente de la MSA d’Armorique

À l’origine, la MSA est issue d’une volonté des agriculteurs de définir une organisation collective adaptée à leur profession pour faire face aux difficultés rencontrées (destruction des récoltes, perte des animaux). Une mission d’accompagnement et de soutien qui garde tout son sens encore aujourd’hui dans le contexte de crises conjoncturelles et climatiques répétées que subit le monde agricole depuis plusieurs années. Plus que jamais aux côtés de l’ensemble de ses adhérents, la MSA propose des aides et un accompagnement social pour faire face à ces difficultés.


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