Former des conducteurs d’engins qualifiés

 - Illustration Former des conducteurs d’engins qualifiés

Les entrepreneurs de travaux se sont investis pour qu’une nouvelle formation soit lancée en Bretagne. Objectif : embaucher des conducteurs d’engins et de matériels agricoles plus qualifiés et autonomes.

« Avec plus de 800 nouveaux contrats de travail chaque année, la profession de l’entreprenariat agricole échappe au marasme actuel et reste dynamique dans notre région », note Frédéric Jean, président de la Fédération des « Entrepreneurs des territoires » (EDT) de Bretagne. « Mais depuis trois ans, on assiste à une précarisation des contrats de travail » : les départs en retraite dans le secteur ne sont pas directement remplacés par des contrats à durée indéterminée (CDI).

9 mois pour mieux conduire et gagner en autonomie

Alors que les tracteurs sont de plus en plus puissants et les largeurs de chantier plus grandes, « le manque d’autonomie des jeunes » est souvent la cause évoquée par les employeurs. À l’origine de ce problème, « beaucoup d’entrepreneurs nous signalent des refus de dérogations à l’utilisation des machines dangereuses pour les moins de 18 ans pour la conduite des machines et un manque de maturité des jeunes », n’hésite pas à pointer du doigt le responsable.

Pour autant, les entrepreneurs employeurs de main d’œuvre ont préféré prendre le problème à bras-le-corps et ont poussé pour que des solutions soient trouvées en faveur d’un vivier de candidats rapidement « plus qualifiés. » Suite à cette sollicitation, la Commission paritaire régionale de l’emploi (CPRE) Bretagne a décidé de mettre en place, « à titre expérimental », précise son président Philippe Martail, une nouvelle formation spécifique. Ce Certificat de qualification professionnelle (CQP) « Salarié agricole qualifié en polyculture » devant « améliorer l’employabilité des jeunes, notamment ceux sortant des formations Bac pro agroéquipement, en leur apportant une véritable expérience de conducteurs de matériels agricoles. »

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Cette formation lancée il y a 10 ans dans la Beauce, se décline désormais en Picardie, Pays-de-la-Loire et en…  Bretagne, où elle sera dispensée par la MFR de Montauban-de-Bretagne (35). La Commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) a donné son accord le 7 août dernier pour son lancement. La première promotion sera ainsi accueillie de février à novembre 2015.

Pour cette initiative, l’établissement scolaire de Montauban s’appuiera sur les compétences des MFR de Fougères (35), de Janzé (35) et du CFTA de Montfort-sur-Meu pour assurer les 490 heures en centre de formation. Au programme, 7 modules axés sur la conduite des engins agricoles « pour acquérir de l’expérience et des repères » : travail du sol (herse rotative, charrue, chisel, décompacteur…), récolte avec différents engins dédiés, entretien et conduite des automoteurs telles moissonneuse-batteuse et ensileuse,  préparation et application de produits fertilisants et phytosanitaires (tonne à lisier, pulvérisateur…), stockage et déstockage des récoltes… Ainsi que le passage du Caces ou Certificat d’aptitude à la conduite en sécurité de chariots automoteurs et d’engins de chantier.

Etudiants, ETA, exploitations de grandes cultures… Appel aux candidats

La formation disposera des financements (12 places finançables) du Fafsea, OPCA de la branche agricole sous forme de contrat de professionnalisation ou période de professionnalisation. Le démarrage de la formation est prévu le 2 février 2015. Il est encore temps pour des candidats étudiants de remplir un dossier d’inscription. De plus, cette formation en alternance (1 semaine en centre, 2 à 3 semaines en entreprise) privilégie la pratique et notamment le temps passé en entreprise (33 semaines au total) : les ETA, groupements d’employeurs ou exploitations de grandes cultures intéressés par l’accueil d’un apprenti peuvent d’ores et déjà contacter la MFR de Montauban-de-Bretagne au 02 99 06 42 56.

À la MFR, 8 tracteurs pour découvrir un nouvel outil tous les jours

« L’idée est de privilégier au maximum la conduite en conditions réelles grâce à l’alternance : les jeunes passeront une semaine à l’école pour 2 à 3 semaines en entreprise. 33 semaines sont ainsi prévues pour la pratique chez le partenaire ETA ou exploitation de grandes cultures », précise Jean-Marc Leroux, animateur d’EDT de Bretagne. « La formation de Bac pro est finalement assez théorique, car les jeunes de moins de 18 ans ont peu l’occasion de conduire et passent du coup beaucoup de temps à l’atelier en maintenance. Avec le CQP, ce manque d’autonomie sera pallié avant le recrutement grâce aux 980 h en entreprise. Et même à la MFR, qui a réservé 8 tracteurs pour les élèves, chaque jour, ils découvriront l’utilisation en vrai d’un nouvel outil… » Toma Dagorn


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