Le poste mécanisation pèse lourd dans les charges des exploitations. Investir dans du matériel en commun permet de retrouver de la flexibilité sur les charges de structure.
« Il est important de situer les éléments de charges de mécanisation dans un bilan comptable et son impact sur la compétitivité globale en production laitière qui sont bien plus difficiles à analyser qu’en grandes cultures », lance Pierre Chambard, du CERFrance Mayenne, lors du colloque du réseau Cuma Ouest le 11 décembre à Angers (49). Dans les Pays de la Loire, les exploitations laitières sont passées en moyenne de 300 000 L de lait produit en 2007 à 400 000 L en 2013. Cette production supplémentaire sur les exploitations a engendré des investissements. « Cette augmentation des volumes de lait livré masque la hausse des charges de structure », témoigne le conseiller du CERFrance.
La mécanisation pèse 31 % des charges de structure
La mécanisation globale de l’exploitation qui regroupe le matériel lié aux cultures et le matériel d’élevage pèse pour 31 % des charges de structure, ce qui en fait le principal poste. Pour comparaison, en 2007 cela représentait 28 %. « La propriété des matériels reste le mode d’équipement principal dans les élevages laitiers des Pays-de-la-Loire », indique Pierre Chambard. En moyenne les charges de mécanisation se décomposent pour 50 % en amortissement de matériel, 30 % pour l’entretien et 20 % pour le carburant. « La mécanisation est un poste très élevé sur les exploitations. C’est même le troisième poste de charge en élevage laitier derrière le coût alimentaire et la main-d’œuvre. La mécanisation pèse lourdement dans la compétitivité globale de l’exploitation. »
[caption id= »attachment_4065″ align= »aligncenter » width= »294″] La mécanisation, 3e poste de charge en élevage laitier.[/caption]
Nouer des partenariats pour pérenniser les exploitations
Il existe un différentiel de charges important d’un élevage à un autre. Les chiffres du CERFrance des Pays-de-la-Loire comptent 153 €/1 000 L d’écart entre le quart inférieur et le quart supérieur des éleveurs. L’écart le plus important est de 39 €/1 000 L sur le coût alimentaire, vient ensuite la main-d’œuvre avec 38 €/1 000 L et en troisième la mécanisation avec une différence de 27 €/1 000 L. « Il faut gérer la mécanisation en fonction de la performance de son élevage, en cohérence avec la conduite d’élevage et la productivité de la main-d’œuvre. »
Le nombre d’élevages a été divisé par deux en dix ans. La fin des quotas laitiers incite les producteurs à produire plus de lait. Cette augmentation de la taille des exploitations et la production supplémentaire incitent à s’équiper en matériel plus conséquent. « C’est le moment d’étudier des achats en Cuma qui peuvent permettre de retrouver de la flexibilité sur les charges de structure. C’est aussi un moyen d’investir dans des équipements performants et dans des compétences renforcées. Nouer des partenariats et être en capacité de déléguer certaines tâches va permettre de pérenniser les exploitations. » Nicolas Goualan