« Usine à gaz ». C’est ainsi qu’est nommé le plus souvent le compte pénibilité entrant en vigueur au 1er janvier 2015.
« Pas question d’y renoncer », pourtant, a déclaré la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qualifiant cette mesure « d’avancée majeure », le 3 décembre. Elle répondait à ses détracteurs, notamment le patronat. Au sein du monde agricole, le compte pénibilité n’est pas mieux accepté. Le compte pénibilité donne la possibilité aux salariés subissant des conditions de travail difficiles de cumuler des points pour partir plus tôt à la retraite ou d’accéder à la formation professionnelle pour un emploi non-pénible ou bien à un temps partiel en fin de carrière. Quatre paramètres s’appliquent dès le 1er janvier (vibrations, travail sous pression physique, bruits…). « Les procédures prévues conviennent à de plus grandes entreprises, qui effectuent des travaux normés », explique Xavier Beulin, président de la FNSEA, pas à des exploitations, qui sont des très petites entreprises aux travaux très diversifiés. « Le système actuel est inapplicable en agriculture ». Pour les employeurs, qui attribuent les points de pénibilité aux salariés agricoles, ces dispositions entraîneront forcément des conflits. FNSEA et JA se sont engagés à proposer un système alternatif plus applicable et surtout « qui dégage la responsabilité de chaque exploitant », afin d’éviter des litiges qui résulteraient d’une complexité excessive du système.