Le Pacte d’avenir est signé, il doit se concrétiser

signature-pacte-d-avenir-13-decembre-2013-rennes-patrick-strzoda-jean-marc-ayrault-pierrick-massiot - Illustration Le Pacte d’avenir est signé, il doit se concrétiser

Le Pacte d’avenir pour la Bretagne a été signé par l’État et le Conseil régional, vendredi dernier à Rennes, en présence du Premier Ministre. Mais seules les mesures qui pourront en émerger peuvent aider le secteur agricole à remonter la pente.

« Emglev evit dazont Breizh ». Sur tous les supports de communication, la traduction bretonne souligne le français : « Pacte d’avenir pour la Bretagne ». Comme pour insister sur le fait que c’est bien les Bretons qui sont aux commandes. « Ce Pacte d’avenir, ce n’est pas “l’État au chevet de la Bretagne”. C’est la Bretagne qui prend son destin en main et qui trace son propre chemin », a déclaré le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault venu signer le Pacte le 13 décembre à Rennes. En six semaines, une trentaine de réunions se sont tenues en région, réunissant successivement tous les acteurs potentiellement concernés.

S’agissant du secteur agricole et agroalimentaire, le Premier Ministre souligne que « des erreurs stratégiques ont été faites » et souhaite que soient accélérées les « dynamiques positives d’évolution de cette filière, et avancer rapidement en matière d’agroécologie, de modernisation des outils de production, d’innovation et de diversification des débouchés. » Jean-Marc Ayrault a aussi rappelé qu’un programme de simplification est en cours et débutera par l’entrée en vigueur du régime d’enregistrement des élevages porcins le 1er janvier 2014. « Les prescriptions pour l’ensemble des élevages seront actualisées », a annoncé le Premier Ministre précisant qu’une concertation a permis de déboucher sur des propositions consensuelles.

Commission d’enquête Ecomouv’

Jean-Luc Fichet, sénateur du Finistère, a été nommé le 11 décembre membre de la commission d’enquête sénatoriale sur les modalités du montage juridique et financier et l’environnement du contrat retenu in fine pour la mise en œuvre de l’Écotaxe poids lourds ou Commission d’enquête sur la société Ecomouv’. La commission devait démarrer ses auditions dès sa mise en place, mardi 17 décembre.

Il s’est par ailleurs clairement montré rassembleur sur la thématique de l’environnement. « Les solutions existent pour moderniser notre agriculture, la rendre plus respectueuse de l’environnement et plus performante économiquement. C’est un non-sens d’opposer ces deux objectifs, de même que c’est une erreur grave d’opposer les professionnels de l’agriculture et les défenseurs de l’environnement. L’heure est au rassemblement, au dialogue. »

Réactions

  • Chambre d’agriculture : A l’issue de la réunion, Jacques Jaouen et André Sergent, respectivement présidents de la Chambre d’agriculture de Bretagne et du Finistère, ont rappelé que « si la Bretagne a reculé, c’est parce qu’on ne lui a plus permis de s’adapter. Aujourd’hui, la confiance doit être rétablie. En lait, porc et volailles, nous avons chiffré une capacité d’investissement de 1,7 milliard d’euros sur la région. Les associations environnementalistes doivent comprendre qu’il y a des emplois sur les territoires derrière tous ces investissements. »
  • Coordination Rurale  : Pour le syndicat, « les agriculteurs sont les grands oubliés de ce pacte ». « L’agriculteur est considéré, encore et toujours, comme un apporteur de matière première et non comme un acteur économique majeur pour notre territoire », poursuit-il, soulignant que « seul le déblocage des aides à l’aviculture est un élément nouveau, mais ne compense pas la suppression des restitutions à l’export ». Et d’estimer que « c’est sur la voie de l’excellence, de la qualité et de la sélectivité des produits que repose l’avenir d’un modèle à reconstruire ».
  • Bonnets Rouges : Les Bonnets Rouges ont annoncé de leur côté des « États généraux de la Bretagne » samedi 8 mars à Morlaix à partir des cahiers de doléances constitués par leurs comités locaux.

« Oui aux assouplissements »

Dans la même veine, Pierrick Massiot, président du Conseil régional de Bretagne, a dit « oui aux assouplissements, mais avec une transparence, des contrôles mutuellement acceptés qui garantissent le respect des normes environnementales inchangées. » Il a aussi insisté sur le fait que la signature du document est l’amorce d’un dialogue. « Les votes très réservés enregistrés au Ceser et au Conseil régional montrent que la confiance en ce pacte doit progresser. » Le président rappelle aussi que l’État doit être aux côtés de la Région dans le combat à mener à Bruxelles contre le « dumping social ». Annonçant le transfert du siège social de l’Ifremer de Paris à Brest, le Premier Ministre souhaite faire de la Bretagne une région pionnière de la décentralisation. « La France n’a pas à craindre les identités régionales. » Agnès Cussonneau


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