Avec son système de treuil et son « panier », la potence de pesée des veaux permet de recueillir facilement les poids de naissance. Démonstration sur l’élevage de Pascal Langevin.
53 kg. « Ce veau mâle semblait moins lourd, mais il pèse le même poids que la femelle », constate Pascal Langevin. L’œil est trompeur. Même quand il est affûté par des années d’expérience. « J’ai toujours pesé les veaux », précise l’éleveur de bovins viande, installé à Beaumont-Pied-de-Bœuf, dans la Sarthe (80 mères Charolaises). « Auparavant, j’utilisais une simple bascule. En février dernier, l’OS Charolais France m’a mis à disposition une potence de pesée pour les veaux dans le cadre du programme Degeram*. » Un outil commercialisé par Mazeron au prix de 460 € HT.
L’exploitation en bref
- SAU de 130 ha avec 112 ha d’herbe, 6 ha de maïs et 12 ha de blé et orge. L’objectif est l’autosuffisance alimentaire, seul un peu de mash est acheté pour l’engraissement.
- Une trentaine de femelles sont gardées chaque année pour le renouvellement. Quelques-unes sont vendues pour la reproduction.
- 50 % d’IA
- Une partie des mâles sont engraissés, vente de 5-6 reproducteurs par an
- 1,3 UGB/ha
« C’est très facile »
La potence est fixée à une barrière dans un des box de vêlage. Quelques heures après sa naissance – « quand il est sec » –, le veau est placé sur une toile dont les deux extrémités se rejoignent pour aller s’accrocher au cadran du peson. « C’est très facile de peser les jeunes veaux avec ce système, seul et en sécurité », note le producteur. Sur cet élevage où la docilité prime, les mères gardent leur calme en regardant leur veau se faire manipuler.
La potence s’adapte sur toutes les barrières standards à lisses. « Ce système peut aussi servir à pendre un veau en cas de problème à la naissance. Il ne permet pas par contre de peser des animaux de 48 h. » L’objectif de poids à la naissance est de 50-55 kg sur l’élevage qui enregistre 95 % de vêlages faciles et de très rares césariennes.
Au minimum, le mètre ruban
Avec l’agrandissement des troupeaux et la réduction de la main-d’œuvre, le poids des veaux à la naissance est de plus en plus souvent estimé par les éleveurs. Ce qui induit une perte de fiabilité de l’Index Facilité de naissance, principalement issu du poids déclaré par l’éleveur. Pour contourner ce problème, les producteurs qui ne peuvent pas peser ont la possibilité d’utiliser un mètre ruban en tour de poitrine. Comme pour la pesée, la mesure s’effectue le plus rapidement possible après la naissance. Le mètre est placé derrière les épaules du veau tenu debout et droit. Le ruban est ajusté au corps, sans serrer. Cette méthode offre une bonne approche du poids.
Détection des vêlages, caméra…
Depuis 2 ans, Pascal Langevin est équipé du dispositif de détection des vêlages Smart Vel (6 capteurs) qui le prévient sur son téléphone. « C’est pratique la nuit ou quand je suis en réunion », note l’éleveur qui a également installé une caméra sur rail dans la stabulation. Quatre cases sont prévues pour les vêlages et l’isolement des vaches avec leurs veaux pendant 24 h après la naissance.
Les vêlages sont groupés : 90 % entre le 15 novembre et le 15 janvier. « Une période où je suis plus disponible. » Pour endiguer les problèmes sanitaires, le bâtiment est « balayé, soufflé au niveau des bardages, lavé, désinfecté » tous les ans. « Cela correspond au total à environ une semaine de travail… » La marche béton devant les cornadis est suffisamment grande pour permettre l’intervention derrière l’animal. L’ensemble de ces équipements offre de l’efficacité à l’éleveur qui occupe par ailleurs des responsabilités professionnelles. Agnès Cussonneau
* Le programme multi-espèces (bovine et ovine) et multi-racial Degeram (développement de la génomique des races du Massif Central) regroupe 70 élevages pour la race Charolaise. Son objectif est de développer des outils génomiques d’aide à la sélection sur les qualités maternelles.
