Les matériels d’autoguidage pour le confort et la précision

cuma-materiels-autoguidage - Illustration Les matériels d’autoguidage pour le confort et la précision

Des Cuma s’équipent en matériels d’autoguidage. Après y avoir goûté, les adhérents augmentent souvent le nombre d’équipements. L’utilisation de plus grandes largeurs d’outils est possible.

« Facilitant le travail des chauffeurs, permettant de gagner en efficacité et en précision, les nouvelles technologies occupent une place grandissante dans les Cuma », fait remarquer Stéphane Nogues, président de la Fédération des Cuma Bretagne Ille Armor. À l’occasion de l’assemblée générale de la structure, il a témoigné sur les matériels d’autoguidage qui ont été mis en place dans sa Cuma (Rouillac dans le canton de Broons-22). « Quand nous avons investi dans un tracteur de 270 CV en 2008, nous avons fait le choix d’y joindre un système d’autoguidage d’un coût de 17 000 €, incluant une antenne, une console et un volant électrique. Ce dernier permet d’utiliser l’autoguidage sur d’autres matériels, d’autres marques (tracteur, moissonneuse). »

« On peut envoyer ses mails, répondre au téléphone… Le tracteur avance tout seul. » Le système d’autoguidage est principalement utilisé pour l’épandage de lisier avec une rampe pendillard de 16 m, et pour le labour avec une charrue 9 corps. Fonctionnant au signal GPS SF1, l’autoguidage offre une précision de 20 cm, « supérieure à celle d’un traceur manuel. »

Pourquoi pas des drones…

Satisfaits du confort de travail apporté, les membres de la Cuma ont fait le choix d’équiper le dernier tracteur acheté d’un autre système d’autoguidage (signal GPS Egnos), pour 12 000 € de plus. « Les pertes de signal sont rares. Ces matériels nous permettent d’être plus précis dans une zone de bassin versant en contentieux où les quantités d’intrants sont très limitées. Chez nous, les drones qui quantifient les besoins en azote selon les terrains pourraient être utiles, pour ajuster plus précisément les doses », ajoute Stéphane Nogues.

À la Cuma de Piré-sur-Seiche (35), le guidage est utilisé depuis 7 ans pour l’épandage de lisier. En 2011, cette Cuma fut la première à s’équiper du système de guidage RTK qui offre actuellement la meilleure précision (1 à 2 cm). « Nous avons étudié ce système en lien avec les Ets Blanchard. Le coût était en 2011 de 33 000 €, des subventions ont été obtenues par le Conseil général », explique Paul Diot, membre du CA de la Cuma. « Nous sommes satisfaits de la précision au cm, il n’y a plus de recoupement au semis. Ce guidage est par ailleurs très intéressant pour les semis directs dans les couverts végétaux. Et c’est moins de fatigue pour les chauffeurs ».

2 500 € pour le semoir et son GPS

À la Cuma de l’Etoile à Pluduno (22), les adhérents ont investi dans un déchaumeur à disques indépendants de 4,50 m, équipé d’un semoir Delimbe, pour les petites graines (moutarde, phacélie, ray-grass…). Le semoir fonctionne en DPA (débit proportionnel à l’avancement) grâce à une antenne GPS qui se déplace facilement d’un tracteur à l’autre. L’investissement est de 2 500 € (semoir + GPS spécifique). « Nous pouvons rentrer une plage de vitesse autour de laquelle la distribution est fermée, 6 à 14 km/h pour notre utilisation », précise Laurent Coupé, le président de cette jeune Cuma de 4 ans, rassemblant 7 adhérents.

« Le GPS offre un confort de travail : il suffit de saisir le nombre de kg que l’on veut mettre par ha et le semis se fait en fonction de la vitesse. » L’étalonnage doit par contre être réalisé au préalable en fonction de la graine, nécessitant une pesée. Les adhérents n’ont pas de problème de réseau, « l’antenne se connecte en quelques minutes. » Ce système n’indique pas par contre la largeur de travail.

« Demain, on ne se posera plus la question »

Quatre tracteurs sont aujourd’hui équipés, permettant des gains de semences, de fuel… « L’antenne RTK est située sur le hangar de la Cuma. Il faut par contre 4 000 € pour débloquer chaque console. » Les équipements de guidage deviennent aujourd’hui indispensables avec des matériels tels que le pendillard de 24 m acquis en 2014 par la Cuma de Piré. « Demain, on ne se posera plus la question sur les tracteurs traînant de grandes largeurs », prédit un producteur.

« La qualité de l’antenne GPS est importante », souligne Jean-Marc Roussel de la Fédération des Cuma Ille Armor. La réception du signal peut par ailleurs être inégale selon les territoires et reliefs. « Nous avons investi dans un système de guidage, mais qui fonctionnait mal. Pour améliorer la réception, nous sommes passés en RTK avec un système d’abonnement de 1 000 €/an », précise un agriculteur, aujourd’hui satisfait de l’investissement. Agnès Cussonneau


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