Les espèces végétales dédiées au Cipan ont chacune des intérêts agronomiques qui leur sont propres. Leur mélange est donc intéressant à condition qu’il soit rentable. Explications.
Apport d’azote, structure du sol, lutte contre les adventices ou production de biomasse… Si elles sont incontournables pour la couverture des sols, les Cultures intermédiaires pièges à nitrates (Cipan) ont de multiples intérêts agronomiques qui diffèrent selon les espèces. D’où l’intérêt de les associer pour combiner leurs atouts. L’association multi-espèces pour l’interculture sécurise la levée et donc la réussite du couvert. C’est aussi la possibilité d’introduire, à faible dose, des espèces agronomiquement intéressantes mais onéreuses.
[caption id= »attachment_4213″ align= »aligncenter » width= »300″] Comparaison de différents mélanges Cipan[/caption]
Optimiser l’efficacité du mélange
Trois types de mélanges sont possibles. Une association avec des légumineuses est à privilégier pour fixer et restituer l’azote de l’air. Pour structurer le sol et limiter le développement des adventices, l’agriculteur choisira de combiner des plantes aux systèmes racinaires complémentaires. Enfin, il existe des mélanges spécifiques pour le pâturage ou la récolte en vert. Afin de maximiser l’efficacité d’un mélange, il convient d’associer des plantes avec un développement végétatif différent pour une occupation optimale de l’espace. Ainsi, l’agriculteur pourra choisir d’y associer une plante tuteur (féverole, moutarde), une légumineuse (vesce, trèfle) pour l’azote ou au contraire une crucifère (radis, colza) pour le capter dans le sol. Une graminée (avoine, seigle) ou une phacélie peuvent compléter le mélange pour leur effet structurant, cette dernière accélérant aussi la décomposition des pailles.
Investissement à long terme
Avant toute implantation, le coût de ces mélanges doit être pris en compte pour espérer un retour sur investissement suffisant. Pour estimer leur rentabilité, plusieurs facteurs comme le choix du couvert, l’effet année, ou les modes d’implantation et de destruction, sont à retenir. Carburant, entretien du matériel… Certains coûts directs rendent ainsi peu attractifs des mélanges type avoine-vesce-pois ou radis-phacélie-vesce-féverole de par un retour sur investissement difficile. Cependant, le choix des mélanges entre dans une stratégie agronomique globale qui tient compte de la rentabilité de la couverture mais aussi de la restructuration des sols, de l’assimilabilité des éléments fertilisants ou de la lutte contre les adventices. L’association d’espèces peut alors être considérée comme un investissement à moyen ou long terme. Dorothée Rousval / Cogedis Fidéor