Le niveau de risque Influenza aviaire à virus H5N8 passe au niveau « modéré ». Le GDS Bretagne et OVS santé animal Bretagne rappellent les nouvelles mesures qui sont applicables sur le territoire national.
Suite aux 6 foyers H5N8 déclarés dans le nord de l’Europe depuis début novembre (4 foyers au Pays-Bas, 1 en Allemagne, 1 au Royaume-Uni), l’arrêté du 27 novembre 2014 requalifie le niveau de risque vis-à-vis de l’Influenza aviaire en le passant à « modéré ». Une instruction sur l’application de mesures vient d’être publiée et adressée par les Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) aux vétérinaires sanitaires à la fin de la 1re semaine de décembre. L’objectif est de protéger l’ensemble des élevages français par rapport à une contamination par les oiseaux sauvages. Des mesures doivent être appliquées dans les élevages sur l’ensemble du territoire français et des mesures encore plus strictes dans les zones à risque prioritaire.
Mesures sur l’ensemble du territoire métropolitain
« Une surveillance clinique quotidienne des oiseaux captifs doit être réalisée (sauf pour les basses-cours de moins de 100 volailles). En cas d’observation des critères d’alerte, il faut faire une déclaration à la DDCSPP (voir encadré) », déclare Félix Mahé, responsable avicole du GDS Bretagne. Il précise qu’il faut limiter les contacts directs ou indirects avec les oiseaux vivant à l’état sauvage. Il ne faut pas utiliser d’eaux de surface pour le nettoyage des bâtiments et des matériels d’élevage ainsi que pour l’abreuvement des oiseaux. « L’approvisionnement des oiseaux en aliments et en eau de boisson doit se faire à l’intérieur d’un bâtiment ou au moyen de distributeurs protégés de telle façon que les oiseaux sauvages ne puissent accéder à ces dispositifs ni les souiller. »
Les critères d’alerte pour un élevage de plus de 1 000 volailles
Toute mortalité supérieure à 4 % (2 % pour les palmipèdes) au cours d’une journée, ou une mortalité en progression sur 2 jours ;
Toute baisse de plus de 50 % sur une journée ou de plus de 25 % par jour sur 3 jours consécutifs de la consommation d’eau ou d’aliment ;
Toute chute de ponte de plus de 15 % sur une journée ou de plus de 5 % par jour sur 3 jours consécutifs.
Des mesures de biosécurité plus strictes dans les zones à risque
Les volailles doivent notamment être confinées ou protégées par des filets. Cette mesure est obligatoire pour les élevages de moins de 100 oiseaux. Sinon, pour les élevages de plus de 100 volailles, lorsque le confinement n’est pas possible pour des raisons de bien-être animal, de technique d’élevage ou des contraintes liées à un cahier des charges répondant à un signe officiel de qualité, l’éleveur pourra adresser à la DDCSPP de son département une demande de dérogation qui conduira à une visite vétérinaire(1) d’inspection sanitaire des volailles et d’évaluation des mesures de biosécurité. « Les rassemblements d’oiseaux sont interdits et les lâchers de pigeons voyageurs sont réglementés (voir les conditions spécifiques dans l’arrêté du 24 janvier 2008) », confie Félix Mahé. Et d’ajouter : « Il y a aussi des mesures relatives aux appelants pour la chasse au gibier d’eau. Toute mortalité groupée d’appelants doit être signalée à un vétérinaire. Au retour du lieu de chasse, des mesures d’hygiène doivent être respectées concernant le transport et par le détenteur pour ses vêtements et le matériel et un suivi sanitaire est imposé. »
(1)NB : L’arrêté du 24 janvier 2008 prévoit que la visite sanitaire permettant de déroger au confinement pour les élevages plein air est à la charge des éleveurs. Cependant, conformément à l’arrêté financier du 24 février 2006, le ministère subventionne cette visite à hauteur de 3 AMV (41,55 € HT).