Le Crédit Mutuel de Bretagne étoffe sa gamme de produits d’épargne permettant de se constituer un complément de revenu lorsque sonne l’heure de la retraite. Les explications de Karim Ganaï, responsable du marché de l’agriculture.
Le Crédit Mutuel de Bretagne vient de lancer un nouveau produit d’épargne retraite à destination des agriculteurs. Pourquoi ?
Karim Ganaï : Nous sommes partis d’un constat. Les travailleurs non salariés dépendant du régime de la MSA – ce qui est le cas de la plupart des chefs d’exploitation agricole – ont une retraite mensuelle moyenne de 809 euros, complémentaire comprise. Pour espérer maintenir leur niveau de vie lors de la cessation d’activité professionnelle, ils n’ont d’autre choix que de se constituer eux-mêmes une retraite « sur-mesure ». Dans cette optique, nous proposions déjà des solutions faisant appel à l’immobilier locatif, à l’assurance-vie, au plan d’épargne retraite populaire… Nous complétons ce dispositif avec un produit qui a fait la preuve de son efficacité depuis plusieurs années, le dispositif Madelin, en l’adaptant au secteur agricole avec Prévi Retraite Indépendant Agri.
Qui peut souscrire à Prévi Retraite Indépendant Agri ?
Karim Ganaï : Ces contrats, dits Madelin agricoles, peuvent être souscrits par tous les non-salariés agricoles affiliés à la MSA. Ils bénéficient alors de la défiscalisation prévue par la loi : les cotisations versées sur ce contrat sont déductibles du bénéfice agricole imposable. Avec, en outre, un avantage spécifique pour les agriculteurs : ces versements ne sont pas réintégrés dans le calcul des cotisations sociales réglées à la MSA. À noter que Prévi Retraite Indépendant Agri est accessible aux conjoints associés.
Quel est le principe de fonctionnement de ce contrat ?
Karim Ganaï : Le souscripteur a l’obligation d’effectuer un versement régulier. Lors de la mise en place du contrat, il est donc important de bien en déterminer le montant, en fonction de sa capacité d’épargne et du complément de revenu souhaité. Ensuite, le détenteur peut augmenter ses versements jusqu’à 15 fois le minimum défini initialement. Il lui est également possible de racheter les années antérieures, c’est-à-dire celles comprises entre son inscription à la MSA et la date d’ouverture de son contrat. C’est une option qui nécessite un effort financier mais qui, sur le long terme, présente un réel intérêt.
Pour ouvrir un contrat, il suffit d’effectuer un versement initial d’un minimum de 45 euros. Nous avons volontairement fixé un seuil bas afin de permettre à tous d’accéder à ce produit. Ensuite, le souscripteur s’engage à effectuer un versement minimal de 30 euros par mois (ou 90 euros par trimestre, ou 180 euros par semestre ou encore 360 euros par an). Et il peut choisir le support de son épargne parmi une large gamme d’unités de compte, ce qui lui permet de privilégier la sécurité ou le dynamisme en fonction de ses attentes.
À l’échéance du contrat, que se passe-t-il ?
Karim Ganaï : Lorsque le souscripteur atteint l’âge du départ à la retraite, il bénéficie alors d’une rente viagère qui vient compléter ses revenus. Il y a par ailleurs quelques cas exceptionnels de sortie anticipée du contrat qui ont été prévus : invalidité de 2e ou 3e catégorie, cessation d’activité suite à une liquidation judiciaire, décès du conjoint ou du partenaire pacsé, situation de surendettement ou expiration des droits d’allocations chômage suite à un licenciement.
À quel âge faut-il souscrire ce type de produit et pour quel montant ?
Karim Ganaï : Il n’existe pas de solution universelle en matière de retraite. La meilleure formule est bien évidemment le « sur-mesure » car chaque situation est particulière. En tout cas, il n’est jamais trop tôt pour en parler avec son conseiller bancaire. Plus cette question primordiale de la retraite est abordée en amont, plus nombreuses sont les solutions pouvant être mises en œuvre pour la préparer sereinement. Et Prévi Retraite Indépendant Agri en fait assurément partie.