Casser les barrières de l’accès au foncier : c’est le souhait du syndicat pour faciliter l’installation des jeunes.
Le groupe jeune de la Confédération paysanne organisait une soirée débat sur le thème de l’accès au foncier. Différents témoignages ont animé la soirée où près de 80 personnes avaient répondu présent.
Ronan Le Cleach, représentant de l’UDSEA-Confédération paysanne en CDOA (Commission départementale d’orientation agricole), a présenté des solutions concernant l’installation des jeunes. « Dans le cadre d’une installation en maraîchage, il est parfois difficile de trouver des petites surfaces de 2 ou 3 hectares. Je conseille plutôt de regrouper les projets à plusieurs pour avoir accès à des exploitations plus conséquentes d’une cinquantaine d’hectares. Sans passer par un Gaec ou un autre statut associatif, chacun pouvant disposer ainsi de petites surfaces ». Cette idée originale est partagée par Jérôme Jacob, producteur de porcs bio, qui ajoute que « dans ce type de projet, il faut être mûr ensemble et s’entendre. Si un éleveur fait partie du groupe, il exploitera les terres proches du bâtiment alors que la partie maraîchage choisira les parcelles les plus éloignées ».
Autre idée développée par Ronan Le Cleach, celle de céder de petites surfaces lors de la transmission de fermes plus conséquentes d’une centaine d’hectares. « L’attribution de 4 hectares d’une exploitation de 100 hectares de superficie peut permettre à 2 jeunes de s’installer en production de légumes ».
Reconquête des friches
Pour le syndicat, une autre façon de libérer du foncier passerait par l’exploitation de friches. « Selon le code rural, un terrain à vocation agricole non exploité depuis plus de 30 ans est considéré comme friche. Ces parcelles sont plus fréquentes en zones périurbaines ou proches du littoral. Nous réfléchissons sur une procédure de mise en valeur de ces terres. La finalité serait d’obliger le propriétaire à exploiter ou à louer pour remettre dans la sphère productive des parcelles en friche », explique Fabien Poirier, référent territorial et agriculture durable de la DDTM. Ces mesures, Claire Marblé et Yohan Eon aimeraient en bénéficier. « Il est très difficile de s’installer hors cadre familial. Après diffusion de notre demande dans les journaux, nous n’arrivons pas à trouver l’exploitation adéquate pour notre installation. Nous souhaitons produire des légumes ainsi que de la volaille de plein air dans le Sud-Finistère », expliquent-ils. Comme quoi, le métier d’agriculteur ne demande pas seulement des bagages scolaires : les deux futurs agriculteurs ont tous les deux en poche des diplômes d’agronomie. Fanch Paranthoën