« Voter pour les délégués cantonaux, c’est reconnaître leur action sur les territoires et s’assurer d’avoir des élus qui défendent les intérêts de chacun », soulignent les responsables de la MSA.
Alors que les élections MSA se déroulent jusqu’au 27 janvier, pour élire les 20 000 délégués cantonaux du régime de protection sociale du monde agricole, les responsables de l’UMSAO (Union des MSA de l’Ouest) rappellent aux électeurs « l’importance de voter. Un geste de reconnaissance de la gouvernance mutualiste », propre au deuxième régime français derrière la Cnam.
Repérer les situations difficiles
En réunion le 9 janvier à Bruz, ils ont souligné l’intérêt des actions menées au plus près des adhérents par les délégués, que ce soit en matière de santé, famille, éducation, social… « Notre organisation en guichet unique nous permet aussi de détecter plus facilement les gens en situation difficile sur le terrain (800 personnes repérées l’an passé). Dans le cadre de notre plan suicide, chaque caisse a mis en place une cellule pluridisciplinaire », ajoute Gérard Pelhâte, président de la MSA Portes de Bretagne et de la Caisse centrale.
Ces cellules sont composées de professionnels de la MSA – travailleurs sociaux, médecins du travail, professionnels des services de santé, psychologues éventuellement… – elles ont pour objectif d’apporter une écoute immédiate à des situations de détresse, de développer un réseau d’aides et d’accompagnement en appui du dispositif et d’orienter les personnes en situation de fragilité. La profession agricole est celle qui compte le plus de suicides. Pour faire face à cette 3e cause de mortalité chez les agriculteurs, la MSA a mis en place en octobre Agri’écoute, un service téléphonique accessible 24h/24 et 7j/7, qui permet de dialoguer anonymement avec des écoutants formés aux situations de souffrance ou de détresse (n° 09.69.39.29.19, au prix d’un appel local).
La MSA, un savoir-faire reconnu
Dans les années 2000, la MSA affichait quelques inquiétudes quant à son avenir. Avenir qu’elle envisage aujourd’hui beaucoup plus sereinement. « De gros efforts financiers, de mutualisation des fonctions, de spécialisation des sites ont été produits. De 72 caisses MSA en 2005, nous sommes passés à 35 aujourd’hui. Nous nous sommes également organisés pour mettre en place la certification des comptes », souligne Gérard Pelhâte.
Mais l’État souhaite améliorer encore l’efficience de gestion de l’assurance maladie. Un rapport de l’Inspection générale des finances et de l’Inspection générale des affaires sociales, paru le 15 décembre dernier, énumère une série de propositions visant à économiser, à l’horizon 2020, près de 2 milliards d’euros de coûts de gestion annuels en s’appuyant sur deux opérateurs principaux : la Cnam et la MSA. « Notre savoir-faire et nos compétences sont reconnus », apprécient les responsables. La gestion du RSA (revenu de solidarité active) et de l’APA à domicile (allocation autonomie) pourrait aussi à l’avenir être attribuée à la MSA.
Nombreuses formations
La formation des administrateurs et du personnel est la mission première de l’UMSAO, qui se veut également plate-forme de réflexion. « Aujourd’hui, les élus MSA contribuent à l’écriture des projets de santé sur leur territoire, comme c’est le cas pour la maison de santé de Louvigné-du-désert (35) par exemple. Nous organisons aussi de multiples formations : sur la télémédecine, la réforme territoriale, le travail en lien avec les autres organisations professionnelles agricoles… », détaille Claude Duval, président de la Commission formation-information des élus de l’UMSAO. « Nous sommes impliqués dans le débat et apportons des solutions », résument les élus. Agnès Cussonneau