Les vaches sont en bâtiment depuis décembre. Sous condition d’une bonne fenêtre météo, elles pourront sortir dès février, sur des parcelles portantes.
Chez Didier et Sylvie Motais, à Loscoët-sur-Meu (22), les vaches sont en bâtiment depuis début décembre. « Courant février, elles peuvent commencer à sortir. On a quelques parcelles à côté qui peuvent le permettre ». Cependant, une journée de beau ne suffit pas. « Il faut une bonne fenêtre météo, une fois qu’on les a sorties, on y va progressivement jusqu’à entrer dans la pleine saison de pâturage à partir de la mi-mars », expliquent les éleveurs.
La ferme est composée de deux îlots : un premier îlot de 63 ha autour de la ferme, situé en zone séchante, un deuxième îlot de 21 ha, situé à 3 km, en zone plus humide. Avec 800 mm de pluie par an, la zone est favorable à la pousse de l’herbe. Le pâturage se fait sur le premier îlot où tout est accessible : 52 ha sont en herbe cette année, divisés en paddocks de 2 ha à destination des vaches ou des génisses. Le second îlot est consacré aux cultures de maïs, de céréales et des prairies pour la rotation. Au total, 14 ha de maïs sont implantés par an. Le cheptel est en augmentation cette année : 70 vaches laitières et 10 vaches nourrices de race montbéliarde soit 10 vaches de plus que l’année passée. Les vêlages sont groupés entre mi-septembre et mi-novembre, avec fermeture de la salle de traite en août. 20 génisses sont intégrées dans le troupeau chaque année, « sauf cette année, il y en a 10 de plus » explique-t-il. Cette année, ils ont tenté le vêlage à 2 ans. Les génisses de 2 ans et de 3 ans ont donc vêlé. Cette précocité a été permise par l’élevage des veaux sous la mère. « Nous avons groupé les vêlages en septembre pour se libérer du temps », explique l’agriculteur. Ceci n’est pas incompatible avec le système herbager. En effet, la surface accessible en herbe importante permet de fermer le silo de maïs la première quinzaine d’avril. Les vaches sont ensuite au pâturage jusqu’à fin septembre, période de vêlage où les éleveurs commencent à donner de l’ensilage.
L’exploitation en chiffres
- 83 ha de SAU
- 385 000 L de lait vendu
- 400 000 L produits
- 13 ha de maïs
- 11 ha de céréales
- 59 ha d’herbe
- 65 vaches laitières
- 6 200 L de lait produits par vache
- 50 ares accessibles par vache
- Chargement : 1,26 UGB/ha
300 € / 1 000 L d’EBE
La ration hivernale est composée de 2/3 de maïs, 1/3 d’enrubannage et 2,5 kg de soja, pour une production de 25 L de lait/vache actuellement. En 2013, le coût alimentaire est de 80 €/1 000 L vendus. Il se situait à 56 € en 2012. L’augmentation est due à l’achat d’ensilage de maïs suite à des rendements hétérogènes. Cela n’a pas empêché de maintenir un EBE de 300 €/1 000 L vendus en 2013. Cette année, les ventes de lait vont atteindre 385 000 L de lait, se rapprochant du quota de 400 000 L. « On était en sous-réalisation jusque-là, mais cela ne nous a pas dérangés car le résultat suivait », assure-t-il. Installé en 1981 sur 17 ha, Didier Motais a construit son système avec une petite référence laitière. En 1995, il commence à s’orienter vers la race montbéliarde pour son caractère mixte, contraint par sa référence bloquée. À la même période, il s’oriente vers un système herbager et signe un Contrat territorial d’exploitation (CTE) en 2000-2002, où 60 % de la surface devait être en herbe. « Au début, on n’était pas habitué à gérer ça a fait une surface en herbe. On a fait beaucoup de stocks d’ensilage d’herbe, d’enrubannage. À la fin du CTE, on était calé sur le pâturage grâce aux formations. »
Objectif 2015, signer une MAE
En 2015, avec l’arrivée de 10 vaches supplémentaires, il va falloir adapter la surface en herbe. « L’ajustement se fera par les céréales, quitte à acheter de la paille. L’objectif est de signer une mesure agro-environnementale, donc pas question d’augmenter la part de maïs », prévoit Didier Motais.
L’avis de :
Michel Nédelec, Plonévez-Porzay (29), en zone intermédiaire
Situé dans la région du Porzay, j’élève 45 vaches laitières sur 49 ha. 36 ha sont accessibles aux vaches. 2/3 de la surface totale est consacré aux prairies diversifiées, qui sont pâturées toute l’année. Je ferme le silo du 30 avril au 30 juin. Les 41 vaches en lactation continuent à pâturer la journée sur les parcelles qui vont être renouvelées pour le maïs. En plus des 2 kg MS d’herbe qu’elles pâturent, leur ration est complétée de 2 kg MS d’enrubannage, de 11 kg MS de maïs ensilage et de 2,5 kg de correcteur azoté. La production atteint 24 L/ VL avec un TB à 44,5 et TP à 32,5. Civam 29 : 02 98 81 43 94
Vincent Couvert, Montfort- sur-Meu (35), en zone intermédiaire
L’exploitation compte 38 vaches laitières et 44 ha de SAU dont 36 ha de prairies multi-espèces. Le reste des surfaces est consacré au maïs et au mélange céréalier. Les vaches produisent actuellement 17 kg/j pour un 7,8 mois moyens de lactation (TB : 48,7 ; TP : 31,6). Elles reçoivent 9 kg de MS de maïs ensilage et 7 kg de MS d’ensilage d’herbe, complété par 1,3 kg de tourteau de colza. Elles sont sorties à l’herbe quelques jours en janvier, sur des parcelles portantes ou qui doivent être labourées au printemps, pour limiter les risques de dégradation des prairies. Un peu d’herbe verte dans la ration est toujours profitable pour la production. Adage 35 : 02 99 77 09 56
Laurent Barbot, Ploërdut (56), en zone humide
J’élève 70 Prim’Holstein et croisées pour une production de 448 000 L sur 106 ha de SAU : 28 ha de maïs, 10 ha de mélange céréalier intraconsommé et 68 ha d’herbe dont 50 ha accessibles. En ce moment, la production moyenne est de 25 L/j avec des taux de 34 et 44. Depuis début novembre la ration est basée sur 9 kg/j/VL de maïs. Jusqu’à Noël, elles ont pâturé au fil 2 ha de colza fourrager pur avec libre accès à une pâture adjacente. J’ai pu passer de 4 à 2 kg/j/VL de correcteur azoté sur 2,5 mois et l’herbe a pu repousser. Elles ont tourné sur les paddocks de Noël à aujourd’hui. Avec le froid, j’arrête le pâturage pour ne pas abîmer les parcelles. Je distribue de l’enrubannage en plus du maïs. Civam AD 56 : 07 85 26 03 02