La mélangeuse de Cédric Étienne, équipée d’un boîtier de pesée, transmet chaque jour un rapport au centre d’analyse de Keenan chargé de surveiller l’efficacité de l’alimentation à distance.
Cédric Étienne, installé à Baguer-Pican (35), a d’abord testé une mélangeuse en location. Avant de franchir le pas, en septembre dernier.
Le tracteur de 75 ch fait tourner la 20 m3
« 32 000 € pour une 20 m3 d’occasion reconditionnée. Un peu gros pour 65 laitières. Mais cela laisse de la marge pour l’avenir… Équipée d’un démultiplicateur, elle tourne avec un tracteur de 75 ch. C’était une condition. » Le matin, seuls deux tiers de la ration sont distribués : « Cela fait moins à repousser. » Un second passage intervient le soir pour vider la machine. « Le bruit de la mélangeuse et le fractionnement des repas stimulent les animaux. »
Désormais, « 25 minutes suffisent pour préparer et distribuer » contre « 3 parcours de 13 minutes » avec la désileuse de 4,5 m3 auparavant. Premier bilan : « Les vaches ont gagné 1,5 à 1,8 kg de lait par jour. L’efficacité alimentaire atteint 1,4 pour une meilleure marge sur coût alimentaire. » Avant, la ration maïs-enrubannage avec un foin plus ou moins consommé donnait « du tri et des bouses hétérogènes. » Désormais, le mélange reprend les mêmes ingrédients – maïs, enrubanné et foin – et « un peu de paille. » Équilibré à 28 kg de lait avec une complémentation « de correcteur tanné et concentré de production au Dac. »
Ajuster le nombre de portions aux refus à l’auge
Le producteur apprécie la facilité de travail du boîtier de pesée Pace. « Plus besoin d’avoir ma ration dans le tracteur, de jouer de la calculatrice pour chaque ingrédient… Je rentre le nombre de parts, en fonction des vaches présentes, et en cherchant à ajuster la distribution pour des refus limités à 5-10 %. » Le calcul est automatique et il n’y a plus qu’à suivre les instructions : quantités de fourrages ou d’aliments à introduire, tours de rotors à effectuer pour un brassage optimal… « C’est très rassurant aussi quand je laisse les rênes à mon salarié deux week-end par mois. En suivant les instructions du boîtier, il prépare un mélange identique au mien. »
Une mélangeuse en location ?
« Depuis trois mois, nous proposons des machines en location sur trois ans. Un service qui convient aux élevages en mouvement avec une installation d’un jeune ou un agrandissement prochains, ou aux exploitations qui ont perdu de la capacité d’investissement mais qui veulent profiter de la technologie en maîtrisant leurs charges de structure. Après 3 ans, le client peut acheter la machine à un prix défini dès le départ ou la rendre. Le prix va bien sûr dépendre du choix des options. Mais pour donner un repère, la location d’une mélangeuse de 14 m3, équipée du boîtier Pace, se situe entre 420 et 470 € / mois », rapporte François Derot, directeur de Keenan France.
D’un simple coup de fil
Enfin, Cédric Étienne profite aussi d’In Touch Agritech de Keenan, un service à distance d’enregistrement quotidien et d’analyse des rations mélangées. Chaque jour, tout le détail (tour de rotors, quantités introduites…) des préparations est envoyé automatiquement par internet vers le centre d’appel de Dol-de-Bretagne (35). Là, des nutritionnistes sont alertés dès qu’un écart significatif est constaté. Par exemple, une mélangeuse qui tourne trop longtemps risquant de mettre en péril la structure de la ration. Dans ce cas, les spécialistes appellent l’éleveur pour faire le point avant que les performances ne se dégradent. Dans l’autre sens, le producteur peut appeler à tout moment le centre pour modifier (abandon ou choix d’un nouvel ingrédient, changement de prix de l’aliment…) ou actualiser (résultats de contrôle laitier, paie de lait…) des données. « J’ai appelé plusieurs fois en octobre-novembre, c’était l’époque de la réception des résultats d’analyse des ensilages, des transitions alimentaires et de l’ouverture de silo… », témoigne Cédric Étienne. « Comme le téléphone est toujours dans la poche, on échange à n’importe quel moment avec les conseillers. Ils ont toutes nos données devant les yeux. C’est plus sympa et efficace de se parler en direct », apprécie l’éleveur qui a ainsi toujours ces informations à portée de main. Simple comme un coup de fil, ce service « d’anges gardiens de la ration », comme on le surnomme du côté de la marque verte, est facturé 750 € par exploitation et par an. Toma Dagorn