Méthanisation, l’alternative de la voie sèche

methanisation-voie-seche - Illustration Méthanisation, l’alternative de la voie sèche

La méthanisation par voie sèche est une solution alternative à la voie liquide pour valoriser au mieux les fumiers d’une exploitation.

Le processus de méthanisation par voie sèche permet le traitement des substrats à forte teneur en matière sèche comme les résidus végétaux, les ordures ménagères, et surtout le fumier d’élevage. Comme par voie liquide, l’objectif est de valoriser la production de biogaz via celles d’électricité, de chaleur et de digestat. La méthanisation par voie sèche est donc une solution économique intéressante pour des élevages de toutes tailles. En effet, le fumier est une source de substrat pour l’unité de méthanisation et son traitement peut devenir rentable pour l’exploitation.

Les avantages et inconvénients de la méthanisation par voie sèche

Avantages : Procédé technique simple, Flexibilité et autonomie forte sur les approvisionnements, Utilisation de divers substrats par unité de digesteur, Pas de brassage ou agitation en continu, Gestion du risque par digesteur, Digestat épandable avec un épandeur, Investissement moins élevé que la voie liquide, Installation évolutive, Traçabilité facile à assurer.
Inconvénients : Saisonnalité de l’approvisionnement en CIVE, tontes et fumier , Risque important à l’ouverture des digesteurs, Gestion nécessaire de la variation de production de biogaz et de chaleur, Surface au sol importante, Temps de séjours de 30 à 60 jours, Temps de manutention important.

Création de biogaz grâce aux fumiers

La méthanisation par voie sèche, avec la technologie dite par phase discontinue, est la plus adaptée aux volumes de matière sèche produits par une exploitation. La création de biogaz, essentiellement du méthane, est assurée par les réactions de fermentations, qui ont lieu dans des enceintes confinées appelées digesteurs. Leur ensemencement est très important car, en l’absence d’agitation, un mauvais démarrage bloque la production de biogaz. C’est pourquoi une cuve remplie de percolat permet d’humidifier et de réchauffer la matière par recirculation pour activer et maintenir la fermentation tout au long du processus.

En phase discontinue, la gestion en parallèle de plusieurs digesteurs est nécessaire pour assurer une production linéaire de biogaz sur l’installation. Les fermentations sont le résultat de la dégradation de substrat comme du fumier de bovin ou de porc, des Cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), de la menue-paille de céréales ou des résidus de légumes ou de tonte. Peu de tri et de prétraitement sont nécessaires. Si besoin, des coproduits exogènes à fort potentiel peuvent être introduits pour maximiser la production. Le chargement des substrats est réalisé avec les engins agricoles de l’exploitation.

50 à 60 % de méthane dans le biogaz

En fonction des substrats introduits et de leur saisonnalité, des rations de mélange sont établies pour prévenir tout problème de fermentation. Un suivi approprié permet d’obtenir un taux minimum de 50 à 60 % de méthane dans le biogaz. Quand les substrats sont dégradés, 30 à 50 jours après leur introduction, le digesteur est vidangé pour récupérer le digestat qui peut s’épandre avec un épandeur à fumier équipé d’une table. Au final, la méthanisation par voie sèche est techniquement simple à mettre en œuvre.

Mais qu’en est-il du coût ? Il est globalement élevé même si les subventions atteignent jusqu’à 40 % du coût du projet. Garage béton, caisson mobile ou silo bâché… L’investissement varie fortement en fonction des matériaux choisis. Il faut compter un coût total compris entre 5 000 et 12 000 €/ kW électrique pour les installations de moins de 200 kW. Par rapport à la méthanisation en voie liquide, la mise en place et la reprise de chaque unité est plus consommatrice en fuel et matériel de chargement. En revanche, sans brassage permanent du digesteur, le coût d’exploitation est moindre. Dans tous les cas, la rentabilité de l’unité sera conditionnée à la valorisation maximale de la chaleur produite. Philippe Bertrand/ Cogedis Fidéor


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