Pour son bâtiment neuf, Jean-Yves Rannou a opté pour une isolation renforcée, une ventilation continue et progressive, un éclairage par Led, le tout afin de réduire la consommation énergétique.
« Suite à l’incendie de mon poulailler en novembre 2013, j’ai hésité à le reconstruire avec une filière en crise et peu de revenus dégagés. Mais après réflexion et à 47 ans j’ai encore le temps d’amortir ce nouveau bâtiment. Cela me permet aussi de pérenniser mon exploitation », témoigne Jean-Yves Rannou, aviculteur avec 3 000 m2 de surface à Elliant (29). La Chambre d’agriculture en collaboration avec le groupe Doux organisait une porte ouverte dans son poulailler fraichement sorti de terre vendredi 19 décembre. « C’est l’occasion de présenter aux éleveurs un bâtiment bien pensé et bien équipé. L’isolation est renforcée, la ventilation dynamique et progressive. L’éleveur a choisi d’installer un éclairage par Led », décrit Christian Nicolas, ingénieur au pôle aviculture de la Chambre d’agriculture.
Un investissement de 320 000 €
Le poulailler a coûté 320 000 € (hors terrassement) pour 1 500 m2 de surface d’élevage. L’éleveur, en contrat avec Doux depuis 1993, recevra son premier lot de poulets le 25 janvier. « Les deux poulaillers de mon exploitation sont polyvalents, je peux faire de la dinde, mais je ne suis pas attiré par cette production », confie Jean-Yves Rannou. Les trois chaînes d’alimentation sont équipées de Multibeck, « c’est ce qui se fait de mieux, ça ressemble à des becquets. » De plus, les chaînes ont l’option basculement qui permet de faire pivoter les assiettes à 90° et de les maintenir en place grâce à un levier. Cette option est un véritable gain en confort de travail et simplifie aussi le lavage et le séchage des assiettes. Pour l’abreuvement, l’aviculteur a installé quatre lignes de pipettes Lubing. « Elles sont toutes équipées en multidirectionnelles alors que la plupart du temps c’est seulement une sur trois. Ça permet de favoriser l’accès à l’eau pour les poussins. Comme il y a une goutte d’eau qui perle sur chaque pipette au lieu d’une sur trois, cela évite l’usure prématurée causée par une sur utilisation au démarrage, ce qui entraîne aussi des fuites d’eau par la suite », explique Yves Guyon, dirigeant de Breizh brumisation, l’installateur du matériel d’élevage.
Une isolation renforcée
« Jean-Yves Rannou nous a demandé de renforcer l’isolation. Nous avons isolé la toiture sur une épaisseur de 60 mm au lieu des 50 mm habituels. Pour les longs pans, c’est 60 mm d’isolant au lieu de 40 mm pratiqués dans une version standardisée. Les longrines sont isolées avec un composant de béton et d’argile », signale Max Plesse, commercial pour le constructeur Le Couillard. Et l’éleveur de justifier ce choix : « J’ai voulu surisoler pour réaliser des économies de gaz. J’ai jugé cette solution plus intéressante économiquement que l’installation d’échangeurs récupérateurs de chaleur. » Toujours dans l’optique de réaliser des économies d’énergie, le bâtiment est équipé de réglettes à Led « régulables » pour l’éclairage et de luminaires à Led spécifiques pour les départs avec un éclairage bleu.
Ventilation continue et progressive
La ventilation est continue et progressive grâce aux quatre ventilateurs Multifan de 20 000 m3/h avec variateurs de fréquence. Les entrées d’air se font par des trappes Orela. « Elles ont la particularité d’être équipées d’un système avec ressort pour décaler l’ouverture des trappes avec un seul vérin. Le déflecteur, installé sur le haut de la trappe, permet de travailler à plus faible dépression pour avoir moins de vitesse d’air sur les animaux », explique Yves Guyon. Christian Nicolas précise : « La ventilation progressive fonctionne en permanence (pas de doseur cyclique), nous constatons une bonne résistance à la pression avec peu de pertes de charge. C’est une piste de plus pour réaliser des économies d’énergie sans surcoût. » Nicolas Goualan