Plutôt prévenir que guérir. C’est ce à quoi s’emploie Olivier Seigneur, sur son élevage de 200 truies, à Piré-sur-Seiche (35). Ses dépenses de santé sont presque deux fois moindres que dans la moyenne des élevages bretons.
À peine plus de 2 € aux cent kilos de carcasse en 2011 et 2012. 3,23 €/kg en 2014, après un problème d’actino sur un site en prestation. Les dépenses de santé de l’élevage Seigneur sont inférieures à celles des élevages bretons qui se situent, en moyenne à 5,7 €/kg de carcasse. Comment fait-il ? C’est la question qui lui a été posée à la demi-journée technique, organisée par la Chambre d’agriculture, sur les dépenses de santé, mardi dernier à Rennes.
Olivier Seigneur, 40 ans, s’est installé en 2008 en repeuplant un élevage après achat. « Les bâtiments ont été entièrement vidés, nettoyés et désinfectés afin d’optimiser les performances technico-sanitaires ».
L’élevage de 200 truies, conduit en 5 bandes, sevrage à 21 jours, est réparti sur deux sites (un post-sevrage engraissement extérieur acheté en 2013). « J’applique des mesures simples de biosécurité externe pour conserver un bon statut sanitaire ». La quarantaine est à l’écart des bâtiments avec une entrée indépendante. Les camions de livraison circulent à l’extérieur de l’élevage, le bac d’équarrissage est à 150 mètres des bâtiments. La douche à l’entrée est obligatoire et les tenues et les bottes sont dédiées à l’élevage. « Le fait qu’il n’y ait pas d’épandage d’effluents d’autres élevages à moins de 500 mètres des bâtiments est un avantage qui a contribué à la conservation du statut indemne de SDRP », ajoute Julien Collet, son vétérinaire du groupement Triskalia.
Un prix du porc plus élevé me permettrait de rénover les PS et de passer à l’aliment blanc.
Du côté de la biosécurité interne, les bâtiments permettent de respecter une marche en avant stricte. Les bottes sont lavées entre chaque zone. Une vidange des préfosses est réalisée à chaque bande en nurserie, en PS et en engraissement, complétée par un lavage pour les salles de nurserie et de PS. L’utilisation d’une aiguille par truie est une règle sur l’élevage. « Il y a tout à gagner : moins d’abcès, moins de saisies. Chez un médecin, personne n’accepterait d’utiliser l’aiguille du patient d’avant ».
Arrêt de la vaccination mycoplasme
Le plan de prophylaxie pré-voit des vaccinations Rhini-te, Colibacillose, Clostridiose, Parvo-rouget et PCV2 (cochettes) sur les reproducteurs et PCV2 sur les porcelets au sevrage. Des antiparasitaires sont appliqués sur les truies en externe, en entrée et sortie de gestante (Dac dynamique), et dans la gueule quelques jours avant l’entrée en maternité. Pour les porcelets, une supplémentation en flubendazole est administrée dans le premier âge. La vaccination mycoplasme a été arrêtée en 2010 après vérification de l’absence de circulation en engraissement.
Ancienneté du PS, facteur limitant
L’éleveur, qui travaille seul sur son élevage, accorde une grande importance aux soins préventifs en maternité pour une meilleure vigueur des porcelets : alimentation biphase des truies (aliment plus riche en lysine en verraterie et en fin de gestation), déclenchement des mises bas à 114 jours (moitié des truies), pas de fouilles, injection de dynolitic et de sergotonine après mise bas, confort maximal des nouveau-nés grâce à des tapis jetables et des lampes. Les porcelets disposent ensuite d’un aliment pendant 18 jours sous la mère. Les résultats plaident pour la méthode : 0,7 mort-né, 12,2 sevrés par truie, 6 kg de moyenne au sevrage.
En PS, les porcelets de cochettes sont regroupés et les issus des rangs de portée 5 et plus également. Avec une règle de 3 portées au maximum par case. « L’aliment 1er âge est supplémenté en antibiotiques (TMP sulfa et colistine) car je n’ai pas de pompe doseuse. C’est une sécurité, dans des post-sevrages qui sont quand même vétustes et que je souhaiterais rénover, quand les cours seront porteurs ». Bernard Laurent