Pour régulariser le nombre de trimestres ou le montant de votre retraite, pensez à vous y prendre tôt. Et plus encore pour préparer votre stratégie patrimoniale.
Depuis la récente réforme des retraites, les agriculteurs connaissent leur âge de départ à la retraite et le nombre de trimestres à cotiser pour bénéficier d’une retraite à taux plein. En effet, ce sont l’année de naissance et le nombre de trimestres en activité qui permettent de déterminer la date de départ et le niveau de la retraite. Il convient donc d’examiner consciencieusement le relevé de carrière adressé systématiquement par la MSA. Il faut veiller, en particulier, à ce que les emplois de début de carrière soient bien pris en compte, surtout s’ils ont fait l’objet d’une cotisation au régime général. D’où l’importance de conserver soigneusement tous les justificatifs d’activité, notamment dans le cas d’emplois salariés, puisque de nombreuses entreprises ont cessé leur activité depuis longtemps.
Rachat de trimestres
Mais attention à ne pas attendre le dernier moment pour régulariser votre carrière, le nombre de trimestres en activité ou le montant de la retraite. Sous certaines conditions, les futurs retraités peuvent racheter jusqu’à 12 trimestres, pour atteindre la durée de cotisation nécessaire à l’obtention d’une retraite à taux plein. Mais le coût du trimestre varie selon l’âge de l’assuré (plus l’assuré est âgé, plus le coût est élevé) et ses revenus (plus ses revenus sont importants, plus le coût est élevé). Les assurés peuvent également racheter les cotisations des périodes au cours desquelles il avait le statut « d’aide familial ». Ces périodes concernent les personnes qui ont exercé une activité sur l’exploitation, entre l’âge de fin de scolarité obligatoire et l’âge légal d’affiliation au régime d’assurance vieillesse (21 ans jusqu’au 1er janvier 1976, 18 ans après). Il convient toutefois d’effectuer des simulations, car ces opérations peuvent parfois s’avérer peu rentables.
Épargner pour sa retraite
À quelques années du départ en retraite, il est souvent trop tard pour prétendre en augmenter le montant. La stratégie patrimoniale, pour la retraite ou d’autres objectifs, se prépare dès l’âge de 40 ans. Elle peut notamment s’appuyer sur des placements immobiliers, de l’assurance vie ou des plans d’épargne retraite. L’investissement immobilier, longtemps privilégié par les agriculteurs, n’a plus la cote aujourd’hui. En dépit de taux d’intérêt bas, les niveaux d’engagement financier restent élevés, le rendement trop aléatoire et les plus-values hypothétiques. La mise en place du dispositif Duflot, remplacé depuis le 1er septembre 2014 par le dispositif Pinel plus souple, pour l’immobilier locatif neuf, demeure complexe et assorti de contraintes qui le rendent peu attractif. Lancé en janvier 2013, il permet de déduire fiscalement une partie du montant de son investissement, à condition de louer le bien.
Mais le peu de programmes immobiliers lancés révèle le manque d’intérêt des professionnels et des souscripteurs. Autre forme d’épargne, les assurances-vie. Offrant une grande diversité de solutions et des rendements supérieurs à l’inflation, elles constituent un placement à privilégier, à condition de choisir le bon contrat. Enfin, le Perp et le Madelin agricole, purs placements retraite, permettent de bénéficier d’avantages sociaux et fiscaux à la souscription, mais qui ne peuvent être redistribués que sous la forme d’une rente viagère, dans la limite de 20 % en capital pour le Perp. Du reste, ces dispositifs concernent principalement les contribuables les plus lourdement imposés. Placements immobiliers, assurance-vie, Perp… la stratégie patrimoniale pour la retraite devra veiller, dans tous les cas, à sécuriser le capital et diversifier les avoirs, pour limiter l’exposition aux risques. Bertrand Seveno / Cogedis Fideor