Phénomène nouveau, des économies d’échelle émergent dans les exploitations laitières françaises.
Les économistes de l’Institut de l’Élevage font part d’un phénomène nouveau depuis 2006 : l’émergence d’économies d’échelle. Qu’observent-ils ? Que le revenu moyen des éleveurs (€/ UTA non salariée) augmente à mesure que la production de lait augmente sur la ferme. Ce qui n’était pas vrai en 2006, le devient en 2011. En moyenne, les éleveurs laitiers qui travaillent dans des exploitations de 80 vaches gagnent chacun plus d’argent que ceux qui exploitent des étables de 40 vaches.
Pour quelle raison ?
La question est d’autant plus intéressante que les croissances des exploitations laitières se sont nettement accélérées depuis 2006, avec un développement très rapide du nombre d’exploitations de plus de 100 vaches (5 800 exploitations et près de 20 % des vaches laitières françaises fin 2014).
Une plus grande utilisation des capacités de production
« En 2006, les grandes exploitations avaient mis en place des capacités de production qui n’ont pu être utilisées qu’avec ces volumes supplémentaires disponibles depuis 2006 ». Ces augmentations réalisées, depuis 2006, à main-d’œuvre constante, ont rendu les coûts de production du lait dans les grandes exploitations inférieurs à ceux des petites et moyennes exploitations.
La productivité du travail s’améliore
Les différences de productivité du travail (plus élevée dans les grandes exploitations) expliquent, à elles seules, plus de la moitié des économies d’échelles. Cette notion agit comme un amplificateur de la volatilité des prix sur le revenu (à la hausse comme à la baisse) avec un effet maximal en 2011, et sans doute en 2014, grâce à des prix du lait et surtout une marge brute par litre élevés. Mais ce phénomène a ses limites. La baisse du coût de production du lait (rémunération du travail de l’exploitant compris) s’arrête entre 600 000 et 700 000 litres, un peu avant 100 vaches laitières.