Les membres de la FDSEA 56 ont rencontré le préfet afin de dénoncer les prix toujours plus bas des produits agricoles, les charges qui augmentent et les contraintes environnementales et sociales qui s’accumulent.
« Le monde paysan va devoir entrer en résistance et faire bloc toutes productions confondues », lance Frank Guéhennec, président de la FDSEA 56 à la sortie de la préfecture de Vannes vendredi 6 février. Le ras-le-bol général des agriculteurs a poussé les membres du syndicat à solliciter une rencontre avec le préfet afin de lui dresser un état des lieux de la situation dans les campagnes. « Avec des prix toujours plus bas, des charges qui ne cessent d’augmenter, des contraintes environnementales et sociales qui s’alourdissent de jour en jour, ce sont toutes les filières de production qui sont en danger », déplore le président de la FDSEA.
Des difficultés de trésorerie pour 80 % des éleveurs de porc
François Vally, responsable de la section porc pour la FDSEA, a rappelé la situation critique dans laquelle se trouvent les éleveurs de porc. « La situation est très compliquée, l’aliment reste à un prix élevé et le prix du porc stagne sous la barre des 1,09 €/kg. Il manque au moins 0,25 €/kg pour couvrir le coût de revient. En ce moment, les éleveurs perdent en moyenne 20 à 25 € par porc qui sort de leur exploitation. Sur les 12 dernières années, la perte est de 10 € par porc. » L’embargo russe a plombé l’année 2014, la profession demande que soit mis en place du stockage privé pour assurer l’équilibre des marchés et pour pouvoir exporter dès que la Russie va rouvrir ses portes. « Nous estimons que 80 % des éleveurs ont des difficultés de trésorerie. Nous allons demander un prêt de trésorerie à 0 % à L’État. Les banques doivent aussi faire des efforts en accordant des ouvertures de crédit aux éleveurs. D’ailleurs, nous conseillons aux producteurs de provoquer rapidement des tours de table avec leur banque et leur centre comptable afin d’estimer les pertes à 6 mois et de trouver des solutions d’avance de crédit. »
quand une marque ne joue pas le jeu
Les éleveurs de porc souhaitent que les produits d’origine française soient mis en avant dans les rayons des supermarchés. Certaines marques trompent le consommateur en utilisant des logos qui font croire à une origine française. « En matière d’étiquetage, c’est Herta qui joue le moins le jeu de l’origine. Nous demandons aux GMS de déréférencer cette marque de leurs rayons le temps qu’ils se mettent au clair. Sinon nous irons le faire nous-même », prévient François Vally.
Décalage entre discours politique et réalité du terrain
Frank Guéhennec s’indigne du décalage entre le discours politique qui prône la simplification administrative et la réalité du terrain. « On nous en ajoute toujours, la problématique du stockage des effluents, l’arrivée du compte pénibilité et j’en passe. On continue de nous mettre des boulets aux pieds. Parlons aussi de la nouvelle Pac : les agriculteurs doivent déjà remplir leur déclaration alors que toutes les règles ne sont pas encore connues. L’administration demande un report pour les enregistrements de ces déclarations car ils ne savent pas encore comment faire. Vu la situation, l’idéal pour 2015 serait de pouvoir garder les règles de 2014. » Nicolas Goualan