La vaccination est largement utilisée pour lutter contre les maladies associées au PCV2. Elle a montré son efficacité sur la mortalité ou la croissance. Qu’en est-il de l’indice de consommation ?
Trois protocoles de vaccination sont possibles : la vaccination des truies, celle des porcelets ou la vaccination des truies et des porcelets. Une étude, réalisée en station expérimentale, à Romillé (35), a mesuré l’impact d’une vaccination des truies et des porcelets en comparaison à la seule vaccination des truies. L’élevage a un statut sanitaire conventionnel et les truies sont vaccinées contre l’infection par le circovirus porcin de type 2 depuis plusieurs années pour protéger les porcelets via le colostrum. Les anticorps maternels persistent jusqu’à 10 semaines de vie. La circulation du virus chez les porcs en engraissement a été vérifiée par analyses ce qui permet de dire que l’élevage est atteint de forme subclinique de PCV2 (circulation sans symptômes visibles).
Meilleure valorisation de l’aliment en finition
À 6 semaines d’âge, la moitié des porcelets d’une bande de 168 animaux a été vaccinée. Tous les porcs sont ensuite pesés régulièrement et les quantités d’aliments consommées individuellement sont enregistrées en continu grâce au Dac (distributeur automatique) présent dans la salle. « Dans les conditions de cet essai, la vaccination PCV2 des truies et des porcelets ne permet pas de gain de croissance en engraissement en comparaison à la seule vaccination des truies », révèle Anne Hémonic, vétérinaire à l’Ifip, intervenante aux Journées de la recherche porcine. Les résultats étaient déjà très bons sur l’élevage et la vaccination des truies seules améliore les performances, selon des études antérieures. « La vaccination des truies et des porcelets permet, par contre, une amélioration significative de l’indice de consommation (IC) en engraissement, en comparaison à la seule vaccination des mères ». L’amélioration de l’IC des porcs vaccinés à 6 semaines se produit en phase de finition. Cette amélioration sur cette seule période d’engraissement (pas observée en début de croissance) s’explique par la circulation tardive du virus sur l’élevage. Les porcs vaccinés ont limité leur consommation moyenne journalière, en conservant la même croissance que leurs contemporains non vaccinés. « Le circovirus a un effet sur le système digestif, notamment une inflammation de la muqueuse intestinale. Les porcs protégés par le vaccin valorisent donc mieux l’aliment ». Le calcul du retour sur investissement, tenant compte de l’amélioration de l’IC et du coût du vaccin, est de 1,7 euro par porc produit. Cette étude montre qu’un tel protocole de vaccination (truies et porcelets) permet une optimisation des résultats technico-économiques. Avec, quand même, une manipulation supplémentaire des porcelets pour l’éleveur. Bernard Laurent