Pour conduire avec plus de confort et une meilleure organisation leur troupeau agrandi, les associés du Gaec Champagne, à Étrelles (35), ont investi dans un roto de 26 places et dans une stabulation fonctionnelle.
Franck Thébert s’est installé en Gaec avec ses parents, Martine et Noël, en 2007. Suite notamment à la reprise de deux fermes familiales, l’exploitation s’est progressivement agrandie, comptant aujourd’hui 130 vaches laitières qui réalisent une référence de 1 million de litres. Après avoir géré cet effectif pendant 4 ans dans des bâtiments vieillissants, les 3 associés ont fait le choix d’investir dans des équipements neufs, avec une recherche d’efficacité en temps de travail. La mise en route a eu lieu il y a 6 mois. De nombreux éleveurs sont venus découvrir le nouveau bâtiment à l’occasion d’une des 6 réunions de sections de la société Eilyps dont le thème cette année était « l’agrandissement de troupeau : adapter la conduite d’élevage et l’organisation du travail ».
[caption id= »attachment_3317″ align= »aligncenter » width= »300″] Le roto permet aux éleveurs de passer deux fois moins de temps à traire, par rapport à la salle de traite.[/caption]
Le choix du roto plutôt que du robot
« Je suis allé visiter plusieurs élevages avec différents types d’organisations. Le plus difficile a été de choisir entre le robot et le roto », a précisé Franck Thébert. « J’ai retenu que le robot entraînait plutôt de la fatigue mentale, et les salles de traite, de la fatigue physique… J’ai opté pour la seconde solution. Nous avons aussi pensé qu’un roto me permettrait de gérer plus facilement la main-d’œuvre à l’avenir. Et pour moi qui aime les cultures, une fois que la traite est faite, je n’ai pas à revenir à la stabulation pour des problèmes sur le robot. »
Totalisant 26 places, le roto est équipé d’un plancher mobile et d’un récupérateur de calories. Les producteurs ont également installé une porte de tri et un Dac avec détecteur de chaleur (activimètre). « La traite intérieure permet à une personne seule de traire. » Globalement, le passage de la salle de traite au roto a permis aux éleveurs de passer deux fois moins de temps à traire. À deux, la traite dure 1 h 15, sans le lavage. À une personne, le temps à passer est un peu supérieur (1 h 30).
Pâturage sur une quinzaine d’hectares
Sur la SAU de 163 ha, la SFP occupe 83 ha, dont 65 ha de maïs et une quinzaine d’hectares de prairies où les vaches vont pâturer. 65 ha de blé et orge et 15 ha de colza vont à la vente. Issues des trois troupeaux initiaux, trois races cohabitent sur l’exploitation, non croisées : 50 % de Prim’Holstein, 40 % de Normande et 10 % de Montbéliarde. Les mâles issus de l’exploitation sont engraissés en taurillons ; leur alimentation se fait à l’aide d’une mélangeuse.
Système lisier
Fonctionnelle, la stabulation neuve totalise 150 places VL : 135 logettes avec matelas sur trois rangées, 15 places sur aire paillée, un local vêlage et un box IA. « Nous mettons juste un peu de menues pailles (conservées en big ballers) sur les matelas avec la pailleuse. Auparavant, nous étions en logettes paillées. Le gain de temps est conséquent en système lisier », apprécie l’éleveur. Les veaux sont logés dans trente niches individuelles extérieures, et sont alimentés au lait entier avec un taxi à lait. Une fosse de 3 000 m3 a par ailleurs été construite.
Côté main-d’œuvre, les associés sont épaulés par un apprenti. Le travail d’astreinte est de 3 h – 3 h 30/personne, pour trois personnes le matin, et de 1 h 30 pour trois personnes le soir. L’alimentation des vaches et génisses est réalisée par une Cuma distributrice, 7 jours sur 7. Agnès Cussonneau