Avec une activité en constante évolution, les ETA ne connaissent pas la crise. Cependant, l’évolution des charges fragilise leur rentabilité.
« L’activité commerciale de notre profession est en constante évolution, malgré des contraintes administratives toujours plus lourdes »… La phrase introductive de Frédéric Jan, président des Entrepreneurs des territoires (EDT) de Bretagne résume les deux points principaux abordés lors de l’assemblée générale, à Saint-Pol-de-Léon (29).
Ignorés par la loi d’Avenir
« Aucune ligne ne concerne les Entrepreneurs des territoires dans les 200 pages de la loi d’Avenir agricole », déplore le président. Et de continuer : « Si elle glorifie les GIEE comme fer de lance de l’innovation en agriculture, elle ignore notre travail réalisé depuis de nombreuses années ». Une reconnaissance « du rôle essentiel que jouent les ETA dans le tissu agricole et rural » que l’organisation souhaite acquérir en poursuivant en 2015 ses contacts avec députés et sénateurs.
Une rentabilité fragilisée
Pourtant, sur le terrain, l’activité augmente. Le chiffre d’affaires des ETA bretonnes est en constante évolution et ce, depuis une quinzaine d’années. « On a toutes les cartes en main pour faire évoluer nos entreprises », analyse Frédéric Jan. « Les résultats issus des clôtures comptables de 2013 montrent que le chiffre d’affaires a augmenté de 13 % et le montant est en moyenne plus élevé en Bretagne qu’ailleurs en France », synthétise Geneviève Audebet, du CERFrance Côtes d’Armor. Si les ETA échappent à la crise sur le plan de l’activité, les résultats sont en baisse. L’efficience des entreprises a tendance à diminuer : pour 100 euros produits, la valeur ajoutée s’élève à 53 euros. Les postes de charge de personnel, en seconde place après les amortissements, sont toujours en augmentation et la tendance ne va pas s’arrêter avec les propositions de la loi de Finances 2015 et la suppression de la réduction des charges patronales sur les contrats saisonniers. Les carburants sont orientés à la baisse, mais avec un certain retard vis-à-vis du coût du pétrole. Les effets ne se feront sentir que sur les résultats 2015. Ces postes de charge importants et en évolution ne sont souvent pas répercutés sur les tarifs pratiqués, entraînant une rentabilité des ETA de plus en plus faible et des tensions de trésorerie, avec un crédit client qui s’allonge (+5 jours). Carole David