Michel Berducat travaille sur les robots qui sillonneront les champs de nos campagnes demain. Pour lui, la recherche avance, mais doit être réfléchie avec les professionnels du milieu.
On enfonce des portes ouvertes en affirmant que les cultures légumières sont gourmandes en main-d’œuvre et sont parmi les productions les plus pénibles physiquement. Pourtant, les nouvelles technologies sont des solutions à utiliser pour faciliter les chantiers de plantation, d’entretien ou de récolte. « La robotique agricole est déjà présente, plus souvent en élevage puisque les espaces sont clos. Les robots de traites, de nettoyage ou pousses fourrages sont de plus en plus courants. En ce qui concerne les cultures, beaucoup de progrès sont encore à réaliser pour que les robots deviennent des alliés précieux aux agriculteurs », introduit Michel Berducat, animateur et chercheur à l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA).
Travaux mondiaux
Tous les pays travaillent sur le sujet, que ce soit pour les cultures maraîchères, en arboriculture ou en grandes cultures. « Un robot se définit comme un engin capable de réagir seul à un changement de circonstance, dont les imprévus, dans un environnement de travail. Les questions se posent maintenant sur la présence ou pas sur le chantier de l’opérateur, sur le nombre de machines supervisées et sur les moyens d’interventions à distance », explique le chercheur. La recherche part donc tous azimuts, mais Michel Berducat prévient : « Il ne faut pas se lancer dans des applications complexes, comme de la taille de vigne, ou les paramètres sont trop nombreux. Sur des robots de récolte de tomate, le robot repère le rouge sur le vert, mais le pédoncule peut parfois être difficile à trouver et à couper ».
Alléger la pénibilité
Développée bien souvent pour l’armée, les robots peuvent alléger la pénibilité du travail. « Nous avons développé une plateforme qui suit l’opérateur, mais la difficulté majeure reste dans la gestion du terrain, que ce soit les pentes ou les obstacles. Les robots sont généralement lents, c’est pourquoi certains fabricants ont développé des machines capables d’effectuer deux tâches en même temps : fauche et pulvérisation herbicide en interrang ». Pour voir le jour, les robots doivent remplir des conditions de rentabilité, de simplicité, de rendement et de réduction de la pénibilité. Fanch Paranthoën