Modulation des doses d’azote grâce au capteur N-Sensor, pince électronique pour tester l’intérêt d’un 3e apport, et impact sur la protéine et le rendement seront au menu de 5 demi-journées de démonstrations.
« Nous avons un groupe de 12 fermes Déphy avec lesquelles nous travaillons sur les solutions alternatives aux produits phytosanitaires dans le cadre du plan Écophyto 2018. Avec ce groupe d’agriculteurs, nous allons au-delà de la problématique phytosanitaire, nous réfléchissons sur l’ensemble des possibilités d’économies et de gestion cohérente des intrants dont l’azote », explique Pierrick Sorgniard, responsable du service agro-environnement pour la coopérative Le Gouessant. À partir de cette année, la coopérative collabore avec le réseau d’ETA Cléo qui rayonne sur toute la Bretagne et regroupe des entrepreneurs proposant diverses prestations de services avec de nouvelles technologies embarquées. « Nous travaillons depuis 2 ans avec des négociants et des coopératives agricoles qui proposent aux agriculteurs des apports modulés d’engrais sur céréales grâce à des outils de précision. Nous utilisons l’auto-guidage combiné à un épandeur avec coupure de tronçon par GPS et capteur N-Sensor embarqué permettant de mesurer et d’adapter en direct la dose épandue aux besoins de chaque zone d’une parcelle en fonction du développement de la culture. Mais aussi de cartographier les quantités apportées à chaque instant », explique Pierre-Henry Hamon, entrepreneur de travaux agricoles sur l’est du Morbihan et le sud Ille-et-Vilaine et à l’origine du réseau Cléo.
[caption id= »attachment_3301″ align= »aligncenter » width= »300″] La pince N-Tester est un outil électronique manuel qui permet
de réaliser facilement et rapidement un diagnostic de nutrition azotée sur une culture en cours de croissance.[/caption]
Une stratégie à 3 apports d’azote
« Lors de différentes journées de démonstrations, nous allons expliquer l’intérêt de moduler les apports d’azote, sur céréales avec cette technologie. Avec une meilleure gestion de l’azote nous allons récupérer de la protéine et des quintaux. Avant nous étions souvent sur une conduite en 2 apports pour des questions de simplicité. Nous allons passer sur des stratégies à 3 apports avec vérification de l’intérêt de ce troisième apport », décrit Pierrick Sorgniard. Les techniciens vont être équipés de pinces N-Tester permettant de vérifier le taux de chlorophylle de la plante sur chaque parcelle et l’intérêt d’un éventuel dernier apport d’azote sur la culture. « Cet outil permet de prouver l’intérêt d’un apport supplémentaire et de justifier un dépassement éventuel de la dose par rapport à ce qui est défini dans le plan de fumure prévisionnel. »
Démonstrations d’épandage N-Sensor
Trois ateliers seront proposés aux agriculteurs
- L’azote et le blé permettant de reposer les bases de la fertilisation
- Démonstration de la pince N-Tester qui indique le taux de chlorophylle dans la plante et détermine le besoin en azote.
- Démonstration d’épandage de précision avec tracteur équipé de l’autoguidage combiné à un épandeur avec coupure de tronçon par GPS et
un capteur embarqué N-Sensor.
Les dates
- Mercredi 11 février à Pleumeleuc (35) de 13 h 45 à 16 h. EARL Boissel, La Hérissais, Pleumeleuc (fléchage depuis Pleumeleuc)
- Vendredi 13 février à Livré-Sur-Changeon (35) de 13 h 45 à 16 h. Gaec Rivières, La Haute Rivière, Livré-Sur-Changeon (fléchage depuis Livré-Sur-Changeon)
- Mardi 17 février à Plestan (22)de 13 h 45 à 16 h. Gaec d’Armor, La brèche des Landes, Plestan (fléchage depuis les sorties de Plestan sur RN 12)
- Mercredi 18 février à Ploézal (22) de 13 h 45 à 16 h. Gaec Pen Bizien, axe Ploézal-Runan (fléchage à partir du bourg de Ploézal)
- Vendredi 20 février à Quessoy (22) de 13 h 45 à 16 h. Lycée La Ville Davy, Quessoy (route d’Hénon) (fléchage à partir du bourg de Quessoy).
Gagner en rendement et en protéine
Les intérêts sont multiples, il faut gagner des points de protéine sur les céréales qui sont assez pauvres en Bretagne. « Le troisième apport d’azote est primordial pour gagner en protéine mais aussi pour le rendement. » Ces apports précis permettent de viser de 5 à 10 quintaux en plus par hectare. Adapter en permanence la dose d’azote épandue en fonction du développement de la culture permet de compenser un épandage de lisier aléatoire. « Les agriculteurs vont gagner du temps et réaliser des économies en faisant appel aux ETA équipées de ce système. Par exemple, c’est 12 % d’engrais économisé car il n’y a pas de redoublement possible auxquels on ajoute l’économie liée à la modulation d’apport », argumente Pierre-Henry Hamon. Nicolas Goualan
L’avis de Yoann Février, EARL Cuniville, Monteneuf (56)
Je me suis intéressé à ce système non plus pour épandre l’engrais mais pour le poser là où il y a un véritable besoin, alors que nous sommes de plus en plus serrés au niveau environnemental et que les engrais sont chers. Mon premier objectif n’est pas d’économiser de l’engrais mais de rattraper des morceaux de parcelles qui ont moins bien démarré que d’autres. Avec 2 ans de recul j’ai gagné entre 5 et 10 qx/ha en céréales. Ce service n’est pas très cher puisqu’avec un gain de 5 qx/ha le passage est amorti. Et puis, avec plusieurs années de recul, il sera possible de synthétiser les cartographies obtenues pour connaître avec précision les parcelles. Objectif : utiliser le lisier différemment demain en faisant varier les apports par zone. Cette innovation, beaucoup utilisée dans les plaines où on ne travaille qu’en minéral, a tout son intérêt en complément de nos apports d’effluents.