La plupart des maladies infectieuses « s’achètent » avec les animaux qui arrivent sur l’exploitation. Pourtant, la mesure préventive de la quarantaine reste peu mise en œuvre.
Achat d’agnelles, de chevrettes ou de reproducteurs mâles… La période est propice à l’introduction d’animaux après les mises bas et nécessite de la vigilance d’un point de vue sanitaire. Car un animal acheté a beau être en parfaite santé, il peut être en période d’incubation d’une maladie ou bien être porteur sain. De plus, « le changement d’environnement est une source de stress susceptible de fragiliser l’animal, le rendant ainsi plus sensible aux infections ou bien favorisant l’excrétion de microbes alors que l’animal n’a pas l’air malade », insiste Laurence Sagot, de l’Institut de l’Élevage.
Couvrir la période d’incubation
La quarantaine est une précaution sanitaire qui s’ajoute aux autres mesures : billet de garantie conventionnelle, con-trôles obligatoires, voire facultatifs… L’objectif est de laisser le temps à l’animal acheté d’exprimer une maladie ou de s’immuniser. Ainsi, lorsqu’il sera mis en contact avec le troupeau, il ne sera plus contagieux.
Un box ou une parcelle isolée peuvent être utilisés pendant la quarantaine, l’objectif étant d’éviter les contacts avec le cheptel de l’exploitation, qu’ils soient directs ou indirects. Si la notion de quarantaine remonte au XIVe siècle, elle s’appliquait alors à l’espèce humaine pour prévenir des épidémies de peste. Une durée de 40 jours était alors nécessaire pour que la maladie se déclare. « En élevage, un mois est suffisant pour laisser le temps aux maladies infectieuses de se développer », rappelle la spécialiste. Toutefois, la quarantaine ne prévient pas contre toutes les maladies infectieuses. Certaines maladies à période d’incubation plus longues (paratuberculose par exemple) peuvent passer à travers les mailles de ce filet. Elles nécessitent donc des analyses complémentaires, si besoin, après une visite préalable à l’achat, fortement conseillée, dans l’élevage fournisseur des animaux… Carole David