Les 20 producteurs de porcs les plus importants en Russie ont augmenté leurs parts de marché de 54 à 60 % en 2014.
Si en Europe, les producteurs de porcs souffrent de l’embargo sanitaire décrété par Moscou, leurs homologues russes en profitent pleinement. Le plus gros producteur de porcs en Russie, le groupe Miratorg, a développé sa production de 8 % en 2014, à 370 000 tonnes de poids vif, rapporte l’Ifip-Institut du porc, selon la presse spécialisée danoise, dans une note parue le 6 février. « Cette croissance s’est réalisée via la construction d’une nouvelle unité dans la région de Kursk et l’amélioration des performances dans les autres unités », détaille l’Ifip. Le groupe a annoncé en octobre qu’il souhaitait produire 346 000 tonnes de porc supplémentaires, d’ici quatre ans. Également présent dans les secteurs de la viande bovine et de la volaille, Miratorg a augmenté sa production totale de viande de 14 % en 2014, à 493 000 tonnes.
La valeur des exportations du Brésil portée par l’embargo russe
Selon l’Association brésilienne de protéines animales (ABPA), la valeur des exportations de viande et produits de porc brésiliens a augmenté de 17 % en 2014 par rapport à 2013, à 1,6 Mrd€, rapporte le Centre de développement du porc au Québec (CDPQ) le 10 février. Cependant, le volume a baissé pour la 2e année consécutive à 494 200 tonnes (-4 %). « Le Brésil a grandement profité des différents embargos (sanitaire et politique) imposés par la Russie ». En 2014, les ventes brésiliennes vers la Russie ont bondi de 38 % en volume et de 97 % en valeur. « C’est un retour pour le porc brésilien sur le marché russe qui a longtemps occupé la 1re place » des destinations, expliquent les Québécois.
Ce regain d’intérêt pour la production de porc en Russie profite d’abord aux producteurs de grande taille. Selon un rapport de l’association nationale des producteurs de porcs de Russie, les 20 producteurs de porcs les plus importants du pays ont produit 1,73 million de tonnes de viande porcine en 2014, soit 23 % de plus qu’en 2013, rapporte le Centre de développement du porc au Québec (CDPQ) le 10 février. Sur la même période, leurs parts de marché sont passées de 54 à 60 %. « Cela illustre la tendance de la concentration de la production en Russie », commentent les Québécois. Au total, la production de porcs est en hausse de 12,3 % en Russie, à 2,85 millions de tonnes, tout comme la taille du cheptel (+2,6 %, à 19,5 millions de têtes).