Des constructeurs proposent des machines innovantes dans le secteur de la betterave fourragère. Découverte lors d’une démonstration organisée par le Gnis.
Souvent délaissée par les producteurs car peu mécanisée, la betterave a pourtant une place de choix dans la rotation et dans la ration. Une journée technique organisée à l’initiative de l’ADBFM (Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme) a montré que des solutions existent pour la récolte et la distribution.
Jean-Michel Anger, éleveur à Nouvoitou, qui accueillait les participants à cet après-midi technique, est lui-même convaincu de l’intérêt de la betterave qui participe à l’autonomie et la sécurité fourragère. Il s’est mis à la culture depuis quelques années. « D’un point de vue agronomique, c’est très intéressant d’intégrer une nouvelle culture dans la rotation, d’autant plus que la betterave fourragère à un pouvoir exceptionnel de piégeage de l’azote », confie-t-il. « Les animaux ont rapidement compris que c’était un fourrage extrêmement appétent qui permet de tamponner la ration riche en maïs. Ils sont en forme, ont un beau poil, les taux du lait sont bons et la distribution n’est pas problématique car elle est réalisée avec la mélangeuse ».
De la fourche au godet
« Les éleveurs sont convaincus de la culture. Mais beaucoup d’entre eux ont le souvenir de voir leurs parents distribuer les racines à la fourche et ne souhaitent pas reproduire ce travail. Sans parler des freins techniques au semis », constate Julien Greffier, du Gnis, qui animait la journée technique. « La démonstration est là pour montrer que la mécanisation apporte des solutions ». Comme la benne chargeuse distributrice développée par la société Robert qui permet de désiler la betterave en triant les cailloux et la terre. « Avec une capacité de 1,6 m3 et adaptable sur un attelage 3 points et sur un télescopique, la caisse basculante est équipée d’un double fond à claire-voie au-dessus duquel un tapis à barrettes assure le déterrage des racines. Les résidus (terre, cailloux, feuilles…) sont entraînés au fond du godet via un tapis vers un bac récolteur placé du côté opposé du système de coupe. Le concassage est effectué par un rotor équipé de pointes spéciales agissant sur un contre couteau réglable grâce à un système de ressorts. Ce système permet le passage des pierres sans aucun dommage sur le rotor. Une solution très efficace pour la distribution des betteraves fourragères et un gain de temps assuré », décrit Julien Greffier.
Les bonnes adresses
L’association pour le développement de la betterave fourragère monogerme a mis en place un outil intéressant : la mise en place d’un site internet regroupant tous les prestataires travaillant sur les semis, la récolte et même la distribution de la betterave. Autant de références qui sont cartographiées afin d’aider les producteur à trouver des solutions de mécanisation. Rendez-vous sur http://www.betterave-fourragere.org/carte-des-prestataires.html
La pierre, ennemie de la betterave
Autre système présenté, l’épierreuse de chez Baumont. « L’entreprise du Loir-et-Cher a développé un système capable de trier 100 tonnes de betteraves par jour. Le système est simple : les betteraves sont acheminées vers une cuve remplie d’eau. Moins denses, elles vont flotter, alors que les cailloux vont se retrouver au fond de la cuve. Ils sont ensuite dirigés vers la sortie de la machine pour être récupérés dans une remorque ou une benne ». Seule machine disponible en France, elle est aujourd’hui prête à la commercialisation. Fanch Paranthoën