Éleveur à Gévezé, Thierry Trubert se fait remplacer pendant 5 à 6 mois suite à un accident. Adhérent au contrat collectif Alterre Ego, le producteur reçoit une indemnité journalière qui facilite le remplacement.
Dès son installation en janvier 1995, Thierry Trubert a fait le choix d’adhérer au service de remplacement, pour pouvoir prendre des vacances avec sa femme qui travaille à l’extérieur de l’exploitation et ses enfants. « C’est important… Généralement, je prends entre 10 et 15 jours l’été et une semaine en hiver », souligne l’éleveur. À la mise en place du contrat collectif Alterre Ego, en lien avec Groupama, le producteur a également fait le choix d’y souscrire. Ce contrat a pour objet de verser des indemnités journalières aux adhérents qui se font suppléer par un agent de remplacement en cas d’arrêt de travail (maladie, accident, décès). Et aujourd’hui, il ne le regrette pas. Suite à une chute dans la stabulation, il a dû se faire opérer l’épaule pour une rupture de ligament et est en arrêt de travail pendant 5 à 6 mois.
La continuité assurée
« Le jour de mon opération, le 17 novembre dernier, Jérôme, le remplaçant, est venu pour un temps plein sur l’exploitation. Depuis, tous les matins, il prend le café à la maison et nous discutons des tâches à effectuer, des éventuels problèmes… Autrement, mon portable reste ouvert », témoigne le producteur dont la structure d’exploitation totalise 82 ha de SAU, 500 000 L de production de lait et 1 000 m2 de poulettes (futures pondeuses). Le dimanche, c’est un autre remplaçant qui prend le relais. « L’indemnité ne couvre pas l’ensemble des frais, mais facilite grandement le remplacement », juge le producteur, serein pour faire face à son accident.
Lors des remplacements pour les vacances, Thierry Trubert fait venir si possible le salarié un jour avant le départ. « Je lui explique le fonctionnement, puis le laisse faire pendant cette journée. Il peut me poser toutes les questions qu’il veut… » Un choix qui augmente un peu le coût des vacances, mais qui permet d’éviter beaucoup de soucis. « C’est le portable du remplaçant qui est alerté en premier en cas de problème dans le bâtiment des poulettes : coupure de courant, problème de ventilation… »
13 groupes d’employeurs à Alterrenative’35
Lancé début 2014, Alterrenative’35 compte aujourd’hui 13 salariés à temps partagé, employés par 30 agriculteurs. « Le groupement départemental s’occupe de toute la partie administrative (contrat, fiches de paye, congés…). Embauché en CDI par le groupement, le salarié est mis à disposition auprès des exploitants qui s’engagent pour un an minimum. Si le producteur souhaite se désengager, il doit donner un préavis de 6 mois », souligne Maïwenn Châtelais.
Un salarié à temps partagé pour se libérer du temps
Thierry Trubert est par ailleurs adhérent au groupement d’employeurs départemental Alterrenative’35, géré également par le service de remplacement d’Ille-et-Vilaine. « J’étais intéressé pour employer un salarié à temps partagé du fait du départ en retraite de mon associée (à mi-temps) fin novembre dernier. Antoine a été embauché fin septembre. Il passe un jour chez moi, un jour sur une autre exploitation laitière et trois jours sur un élevage porcin. Le groupe fonctionne bien, avec de la souplesse dans les emplois du temps. » À noter aussi que les trois producteurs sont adhérents au service de remplacement.
Employer une personne un jour par semaine permet à Thierry Trubert de se libérer du temps. Et il apprécie le fait qu’une autre personne que lui connaisse l’exploitation. Mais tout n’est pas encore calé. Le producteur va mettre en place un robot de traite vers avril, ce qui va entraîner une autre organisation du travail sur l’élevage. Et des remplacements différents. « Les salariés se familiarisent progressivement avec les robots. Deux d’entre eux ont été spécifiquement formés pour le moment », précise Maïwenn Châtelais, animatrice du groupement d’employeurs et d’Ille-et-Vilaine remplacement. Agnès Cussonneau