Pas de risque d’attaque du charançon de la tige du colza pour l’instant, mais les observations sont de rigueur.
Les premières captures de charançons de la tige du colza sont observées sur le sud de Poitou-Charentes et le sud de la région Centre en nombre relativement faible pour le moment selon les Bulletin de santé du végétal (BSV). Sur les 13 parcelles suivies sur toute la Bretagne, aucune capture n’a encore été réalisée. Les conditions climatiques plus ou moins agitées de ces derniers jours n’étaient pas favorables à la poursuite du vol de ce ravageur. Néanmoins, le retour à des conditions plus calmes avec une hausse des températures entraînera une arrivée plus conséquente des charançons de la tige du colza qu’il faut donc surveiller de près.
Outre le signalement de ce ravageur, le stade du colza est aussi à prendre en compte pour la nuisibilité du charançon de la tige du colza. Le colza doit être au moins au stade C2 (entre-nœuds visibles), ce qui n’est pas le cas dans la majorité des parcelles à ce jour. Cependant, la reprise de végétation est en cours. Ce ravageur a besoin de journées ensoleillées avec des températures au-dessus de 9 °C et d’absence de vent pour débuter son vol. À partir de 12 °C, le vol se généralise. Comme nous sommes au début de l’arrivée des charançons de la tige du colza, il est donc conseillé de surveiller dans un premier temps les parcelles les plus abritées.
Deux espèces
Deux espèces sont très fréquemment présentes ensemble dans les parcelles à la reprise de végétation : le charançon de la tige du chou (Ceutorhynchus palladactylus), accompagnant ou précédant légèrement le charançon de la tige du colza (Ceutorhynchus napi) dans les cuvettes.
- Le charançon de la tige du colza introduit ses œufs dans la tige ce qui provoque une réaction des tissus : la tige se déforme. Parfois, elle éclate et s’ouvre en longueur. La nuisibilité de cet insecte est élevée, voire très élevée en conditions sèches au printemps (avec ou sans éclatements de tiges).
- Le charançon de la tige du chou est très peu nuisible même si l’on peut retrouver des larves dans les tiges.
Le risque vis-à-vis du charançon de la tige est avéré lorsque l’on conjugue la présence de tiges tendres et la présence de femelles aptes à pondre.
Actuellement, seules quelques parcelles sont au stade sensible, c’est-à-dire qu’elles ont atteint le stade C2 où l’allongement des tiges a débuté. La reprise de végétation est en cours, ce stade devrait donc se généraliser dans les prochains jours selon les conditions climatiques.
surveillance de rigueur
Ne pas se précipiter pour appliquer un insecticide contre le charançon de la tige. Il faut attendre un vol conséquent corrélé avec un colza au stade sensible (C2 à E). Pour pouvoir le détecter, mieux vaut suivre la cuvette jaune, surveillez les BSV de la région ainsi que proPlant qui vous donne des informations sur l’évolution du vol de ce ravageur. La mise en place d’une cuvette jaune reste le meilleur indicateur pour révéler les arrivées de charançons de la tige sur les parcelles. Poser les cuvettes au-dessus de la végétation dès qu’un réchauffement est annoncé. Visiter le piège une fois par semaine dès les premiers « réchauffements ». En complément, proPlant offre la possibilité de simuler, en anticipant à partir des prévisions météo, l’arrivée probable des insectes.
Seuil de nuisibilité
Il n’existe pas de seuil pour le charançon de la tige du colza. Étant donné la nuisibilité potentielle de cet insecte, sa seule présence dans les parcelles constitue un risque. La nuisibilité est due au dépôt des œufs dans les tiges en croissance provoquant leur déformation et surtout leur éclatement sur toute la longueur. Si les conditions climatiques de ces prochains jours sont favorables au vol des charançons de la tige (journée ensoleillée, températures au-dessus de 9°C, absence de vent), leur présence pourrait se généraliser.
Régions Zone Ouest du Cétiom