Unique en France l’arracheuse de poireaux sur chenilles permet de récolter dans toutes les conditions climatiques. C’est aussi un moyen pour les agriculteurs de diminuer la pénibilité de certaines tâches de travail à la récolte ou sur la chaîne de conditionnement.
Depuis le mois d’août 2014, une impressionnante machine sur chenilles arpente les champs de poireaux autour de Saint-Marcan (35). Les associés de l’EARL de Auvray Guyon ont investi 240 000 € dans cette arracheuse de poireaux de marque Verhoest, équipée de 30 assiettes pour conditionner les légumes. Une chaîne spécifique pouvant recevoir ces assiettes a pris place dans le centre de conditionnement pour le nettoyage et l’épluchage des poireaux . « C’est la première arracheuse de ce type en France, il y a une dizaine d’exploitations équipées en Belgique », confie Marc Verhoest, le concepteur belge.
4 t de poireaux arrachés par heure
L’engin arrache les poireaux et les met verticalement dans les assiettes en suivant la rangée automatiquement. « Cette façon de faire permet de conserver les poireaux plus longtemps, car ils sont stockés verticalement », précise Marc Verhoest. Le chauffeur peut embarquer jusqu’à trois assiettes sur l’arracheuse. Une fois chargées, elles contiennent 900 kg de poireaux chacune. La grue, la courroie et l’enroulement automatique des poireaux sont pilotables et visibles de la cabine. C’est un vrai gain de temps, une seule personne suffit pour récolter au champ. « Avant, l’arrachage se faisait avec une machine attelée au tracteur et les poireaux étaient mis à la main dans les pallocks. Comme nous manipulons moins les légumes, ils sont moins abîmés. De plus, cette arracheuse sur chenilles passe dans toutes les conditions. Nous n’avons plus l’inquiétude rester planter au champ et de perdre du temps sur le chantier », explique Éric Auvray, un des deux associés de l’EARL.
La récolte des poireaux s’échelonne d’août à avril, le rendement moyen sur les 21 ha déjà récoltés est de 45 t/ha. La nouvelle arracheuse peut tirer jusqu’à 4 t/h. « Ensuite, nous lavons, épluchons et conditionnons de 7,5 t à 9,5 t de poireaux par jour. Une personne épluche de 80 à 110 kg par heure et cette tâche n’est pas mécanisable. »
Des variétés de poireaux mécanisables
Cette journée d’information poireaux organisée en partenariat par les sociétés Verhoest et Bejo a permis de concentrer sur une même exploitation la présentation de l’arracheuse et des variétés hybrides de poireaux Curling et Keeper du semencier Bejo. « Ce sont nos deux variétés phares, elles présentent une bonne séparation vert/blanc et un fût bien érigé. Ce sont des variétés facilement mécanisables grâce à la régularité du produit. Elles offrent un rendement optimal au niveau de la transformation », décrit Yannick Chevray, responsable marketing chez Bejo.
Une solution aux tâches pénibles
Les agriculteurs ont choisis de mécaniser au maximum pour diminuer la pénibilité du travail des salariés au champ, mais aussi sur le poste d’approvisionnement de la chaîne du centre de conditionnement. « Il ne faut plus qu’une personne sur ce poste au lieu de deux et le travail est beaucoup moins dur. Le déchargement des poireaux se fait automatiquement sur la chaîne. » Éric Auvray témoigne aussi des difficultés qu’ils rencontrent pour recruter du personnel. « En début de saison, nous avions besoin de 2 personnes pour travailler à l’épluchage des poireaux. Nous en avons eu 12 à passer afin de pourvoir ces 2 postes. » Les deux associés espèrent que l’arrivée de la machine et l’amélioration des conditions de travail incitent les salariés à rester au moins la saison complète. Nicolas Goualan