La Bretagne contribue à près de la moitié de l’excédent commercial de la France avec ses productions agricoles, et la fenêtre de développement proposée par la Chine est une opportunité à saisir.
La Chine pèse dans la balance déficitaire de la France, tous produits confondus, à hauteur de 27 milliards d’euros pour un total de 54 milliards en 2014. « Importateurs d’hydrocarbure, d’informatique ou d’électronique, nous sommes, en revanche, excédentaires sur les produits agricoles, la cosmétique ou l’aéronautique. L’agriculture et l’agro-alimentaire, secteurs clés pour la France, dégagent un excédent commercial de 9,1 milliards d’euros. La Bretagne contribue à ce solde positif de l’agroalimentaire français à hauteur de 4 milliards d’euros, en fléchissement depuis 2014 suite à l’embargo russe. 63 % des échanges de la région se font vers l’Union européenne, pour 37 % vers les pays tiers. Avec 4,5 % des échanges dans ces pays tiers, la Chine est le premier client hors Europe, avec 178 millions d’euros », explique Gwénola Floch-Penn, de l’observatoire économie des Chambres d’agriculture de Bretagne.
Dans les produits échangés, la viande de porc et de bovin représente la moitié des volumes, « à hauteur de 92 millions d’euros. Les produits laitiers rassemblent 30 % des exportations vers la Chine », ajoute la responsable économique. Dans les produits laitiers, il ne faut pas regarder que du côté des exportations. « Des investissements chinois se font en Bretagne, comme l’usine Synutra de Carhaix, avec un investissement à hauteur de 160 millions d’euros. D’autres laiteries ont choisi d’investir, comme la Laïta, à Créhen (22), ou la Sill, à Plouvien (29). Hors Bretagne, des unités de séchages seront opérationnelles en 2015, à Montaigu (85) ou à Isigny (14) qui consacreront un tiers de leur volume au marché chinois ».
La Bretagne sait aussi faire briller son savoir-faire en Asie. « Avec la présence commerciale d’industries agro-alimentaires, ou par l’implantation d’entreprise de l’amont comme Olmix, Glon, le machiniste Pichon, ou encore l’Ifip avec la création d’une filière porcine à Handan, les Bretons appréhendent de mieux en mieux ce marché » conclut Gwénola Floch-Penn.
Fanch Paranthoën