Le Finistère fête ses élevages début avril. Rencontre avec deux producteurs pour qui le concours en bovin laitier, Agri Deiz, est une date phare dans le calendrier.
Comme tous les ans, on se prépare à l’EARL Rannou, à Pleyben, pour le festival de l’élevage. L’exploitation, qui produit du lait exclusivement avec des Pie Rouge, a procédé à la mise à l’herbe depuis peu, et les vaches s’impatientent en attendant le concours départemental. « C’est un concours difficile, avec un niveau très relevé. L’animal qui gagnera à Quimper aura des fortes chances pour le prochain Space », estime Xavier Rannou. Dans cet élevage finistérien, 6 vaches feront le déplacement à Agri Deiz, les 4 et 5 avril prochains.
Au concours depuis toujours
Les Rannou sont habitués de pères en fils à présenter des animaux lors de la compétition départementale. « La famille participe au concours finistérien depuis sa création. J’ai moi-même fait défiler des animaux quand j’étais petit », se souvient le jeune éleveur. La passion de la race s’est donc bien transmise, car Xavier a participé au concours parisien ainsi qu’à la confrontation européenne en Suisse où Daphné, femelle de l’élevage, a terminé 7e. Sept, c’est aussi le nombre d’animaux que Xavier Rannou pense présenter à Quimper, parmi lesquelles Fidelor, « rare vache de l’exploitation achetée au Space à 12 mois, possédant le gêne sans cornes ».
Simplement de la Normande
Autre élevage passionné par la sélection, L’EARL Buguel, à Dirinon. « J’ai repris l’exploitation familiale en 1994 avec un troupeau composé de Holstein et je suis passé progressivement à un cheptel de Normandes. Je suis maintenant dans une deuxième phase de sélection avec pour objectif une augmentation du niveau de production », explique Patrick Buguel. Ici, des semences sexées sont utilisées sur les génisses et sur les jeunes bonnes vaches. Pour valoriser au mieux les veaux, des croisements Blanc Bleu Belge ou Charolais sont effectués.
[caption id= »attachment_2120″ align= »aligncenter » width= »300″] Au concours Normand, Patrick Buguel fera défiler des belles représentantes de la race, notamment avec Groupama.[/caption]
La bonne rémunération des ces veaux « paie la semence sexée », note l’éleveur. Sur les 65 Normandes que compte l’EARL, 4 vaches feront le déplacement à la capitale de la Cornouaille. « Pour la préparation, je peux m’appuyer sur l’aide d’élèves du Nivot pendant le week-end du concours, ainsi que pour les soins aux animaux ». Rien n’est laissé au hasard sur l’exploitation produisant 400 000 litres de lait, où la qualité du lait produit génère une plus-value de 45 à 50 €/1 000 litres. Au final, ce ne sont pas moins de 18 à 20 000 € de bonus annuel. Pour diminuer ses coûts de production, l’éleveur pense augmenter la part d’ensilage d’herbe qui est actuellement distribué avec du maïs, des betteraves et de la paille de colza.
Fanch Paranthoën